18 août Rodez libéré sans combat

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A Rodez, les préparatifs de retraite commencés depuis plusieurs jours se sont accélérés après le débarquement en Provence. Le 17 août, le Verbidungstab 802 reçoit l’ordre de faire retraite immédiatement derrière la ligne Seine-Yonne-Canal de Bourgogne. En début d’après midi , les allemands établissent des barrages autour de la ville avec mitrailleuses et chenillettes. Pour le transport des hommes et du matériel sont prélevés autocars, camions à gazogène, voitures hippomobiles etc…vélos. Les agriculteurs venus à Rodez pour affaires voient leurs montures et véhicules réquisitionnés .

A la tombée de la nuit, le 17 août, 30 prisonniers sont amenés par les Allemands à la butte de tir de Sainte-Radegonde et massacrés à la mitrailleuse par un détachement SS de la Luftwaffe venue d’Albi.

Les troupes d’occupation quittent la ville dans la nuit du 17 au 18 août.

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Les français incarcérés à la caserne Burloup tués à la mitrailleuse sur le champ de tir de Sainte-Radegonde

Un fort questionnement face à l’inaction de la résistance lors de l’évacuation de Rodez par les Allemands allait se poser : Une action offensive sur Rodez aurait-elle pu éviter le massacre de Ste Radegonde ? Comment expliquer l’inertie de la résistance AS et O.R.A et Veny le 17 quand ils furent avertis que le complot des Vlassofs avait échoué, que les Allemands se préparaient à quitter la ville  et qu’aucune embuscade ne fut organisée dans les causses quasi déserts que les occupants devaient traverser pour gagner la plaine languedocienne ??? Il semble que ces résistants étaient plus préoccupés de s’emparer de la place laissée par l’effondrement du régime de Vichy que de chasser l’occupant.

Ainsi , dans l’après midi du 17 août, L’Etat-major CFL mis au courant du départ imminent des allemands de Rodez prépara en collaboration avec un officier de L’EM de l’ORA et les chefs un plan d’investissement de la ville. On fit venir les maquis de tous les environs dans le but d’occuper la cité après le départ des Allemands et surtout avant l’arrivée des FTPF. Donc les FTPF et les guerrilleros Espagnols , même ceux qui reconnaissaient l’autorité du chef départemental des FFI (comme le maquis FTPF de la Bessade) ne furent mis au courant de cette opération.

Les FFI de Rodez, avertis de la veille du départ des allemands se gardent bien d’en informer « Marc » et ses FTPF.

« Le soir où les allemands ont évacués Rodez, les FTPF de « Marc » ont interceptés une communication téléphonique qui disait « Les allemands se préparent à évacuer Rodez,préparez vous à venir et l’occuper et surtout que « Marc » n’en sache rien » le plus triste dans cette affaire , c’est que trente emprisonnés de Rodez et soixante « vlassof » prêts à fuir ont été massacrés avant leur départ »

Le Maquis d’Ols « de l’Aveyron au Danube »page 38

La fraction « modérée » et socialisante qui venait de réussir à imposer son candidat à la direction départementale des FFI et à la présidence des FFL voulait s’emparer maintenant du siège du pouvoir, la préfecture.

A Rodez, cité administrative et commerçante, de droite franchement réactionnaire depuis toujours, les FTPF y étaient peu implantés et la garnison allemande s’était retirée sans problème vers la vallée du Rhône. Les consignes de De GAULLE : »La libération nationale qui ne peut pas être séparée de l’insurrection nationale » n’ont pas troublé outre mesure les chefs Veni et CFL qui, au contraire ont félicité les groupes qui au lieu de combattre et poursuivre le allemands ont pénétré les premiers dans Rodez pour s’assurer du contrôle de toutes les administrations. Cette priorité donné non à la lutte mais à la conquête des édifices publics procédait d’une tactique murement réfléchie définie par **Durenque membre du directoire des M.U.R et chef départemental FFI. « Il ne s’agissait pas de la levée en masse contre les boches avec des bâtons mais bien de préparer la prise du pouvoir à son départ contre l’autorité de Vchy. A mon sens, la seule chose devant être facilitée par le seul départ du boche, l’autorité vichissoise n’étant soutenue que par l’occupant »

Dans Rodez sans les Allemands le comité départemental de libération (qui n’a rien libéré du tout)a majorité réformiste installe le nouveau *préfet Moisset qui veut interdire la tenue des réunions, la parution de journaux et tracts patriotiques (Ces mesures ressemble fort aux tendances Vichystes) ,Il prétendra même remplacer le sous préfet de Villefranche par le sous-préfet de Vichy mais la population l’en empêchera.

*Jean Moisset, diplômé en droit et écoles de la France d’Outre-mer). Directeur de la main d’oeuvre en Aveyron pendant l’occupation, Il poursuivra une carrière coloniale avant et après la guerre

*Durenque « Redon », militaire de carrière

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