Le maquis d’Ols aux combats de Carmaux du 12 juillet 1944

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Lors de la réunion du 8 juillet 1944 le comité insurrectionnel FTPF D2 décida d’organiser une importante manifestation populaire à Decazeville le 14 juillet (Voir le 14 juillet 1944 dans l’Ouest Aveyron)

l’Humanité 30 juin 1944

– De déclencher le 13 juillet une grève générale insurrectionnelle dans le bassin houiller du Tarn.

Ces décisions furent soumises et acceptées par les diverses instances supérieures (Comité insurrectionnel Inter-Régional D, ((C.M.I.R), et Commandant de la 3 ème subdivision des FTPF, Instructeurs et direction zone SUD du PCF).

Les objectifs de cette gréve générale étaient, vis à vis des autorités Vichyssoise et de la direction des houillères, d’imposer des revendications économiques et priver par cette grève les allemands de charbon et de benzol. Développer la lutte armée contre l’occupant et aguerrir les jeunes FTPF.

Obliger nombre de syndicaliste du Tarn( dont le fameux Sinot « Lenoir » qui, on verra plus tard, favorable à la charte du travail de Pétain, Opposé à la grève insurrectionnelle il appela à la reprise du travail. ) a choisir publiquement entre la collaboration avec Vichy et les allemands et la lutte avec la résistance.

Le comité insurrectionnel D2 (Tarn-Aveyron) était composé de : Berthet Felix (H)« Rémi » responsable politique régional du PC J . Milhau « Albert » responsable régional du Front National « Georges » responsable régional des Jeunesse Communistes Fournier Raymond, responsable des FUJP Marcel Pélissou (H), responsable du syndicat illégal des mineurs de Carmaux  Chaze « Rebel » commissaire civil régional FTPF (Il assurait la liaison entre le CI et le CMR D2) Rafalic Milan « Fernand », Apolonio de Carvalho* « Edmond » et G.Marin « Gaston » représentant la direction régionale de la FTP-MOI.

*Apolino De Carvalho, des brigade internationales à la résistance, responsable FTP.-MOI de l’ensemble de la zone Sud, il participa aux combats de Carmaux et d’Albien , et en 1980 il a participé à la fondation du Parti des travailleurs du Brésil (PT, gauche au pouvoir), ce compagnon de route du président Lula était détenteur de la carte numéro 1 d’affiliation au parti né dans la clandestinité sous le régime militaire.

La décision de déclencher cette opération est prise après une analyse approfondie de la situation politique, militaire et syndicale.

Le 12 juillet 1944, l’Etat-Major subdivisionnaire et régional FTPF a donné un ordre d’état d’alerte. Les mineurs du Tarn, de Carmaux, Blaye, Cagnac les mines, vont se mettre en grève et la mission du maquis d’Ols est d’appuyer leur mouvement par une action armée et d’assurer la protection des mineurs en arrêt de travail.

Travaillant en étroite liaison avec le Comité Régional FTPF un comité insurrectionnel de six membres siège en permanence à Carmaux ou Tanus.

Pour donner plus d’ampleur à cette opération, le comité insurrectionnel FTPF D2 proposa leur participation aux responsables locaux et départementaux C.F.L, Veni, M.UR, et syndical (Sinot) qui refusèrent en bloc pourtant beaucoup mieux armés que les FTPF.

Pendant 8 jours, avec l’appui massif de la population, action de masse et action militaire vont se succéder.

Le 13 juillet,déclenchement de la grève au poste du matin. Les détachements FTPF devant assurer la protection des grévistes arrivent en fin de matinée et se heurtent aux allemands pendant une heure trente avant de décrocher.

La direction des mines annonce accepter les revendications corporatives présentées, les syndicats socialistes du syndicat légal appellent à la reprise du travail le 17 juillet.

Passant outre les consignes du syndicat légal Vichyste, le comité insurrectionnel considérant que la grève insurrectionnelle allait de pair avec la libération, décide de poursuivre et d’étendre l’action.

Le C.M.R D2 demande le renfort des FTPF aveyronnais.

Le 14 juillet, à 13 heures, après la revue au monument aux morts de Decazeville, les FTPF du maquis d’Olt reçoivent l’ordre de départ vers Bougnounac dans le Tarn.

Dans son rapport, le préfet du Tarn nota « que le 14 juillet les extrémistes avaient dait venir des renforts imortant de l’Aveyron et notamment de Decazeville »

Encore et toujours, les dirigeants Vény et AS présents à Bougnounac jugeant l’attaque à venir trop risquée refusent de s’y associer et de céder des armes aux FTPF comme le leur a demandé « Marc ».(L’attente du jour j dont ils se référaient pour ne pas intervenir avant semble être extensible.)

Les combats à Carmaux vont durer 6 jours Le 15 juillet, à 14h30, le premier détachement commandé par « Curie » va occuper Cagnac, le deuxièm Blaye et le troisième en réserve se positionne à Taix.

A Blayes, Le combat s ‘engage avec les allemands, et au bout de 6 h l’ennemi doté d’un armement nettement supérieur et qui reçoit des renforts importants de Carmaux impose le décrochage. Aucune perte n’est à déplorer coté maquis et les allemands ont des tués et des blessés et soixante prisonniers sont ramenés.

L’objectif est maintenant Carmaux où les forces allemandes sont importantes.

A Bougnounac viennent en renfort la 4209 ème Cie FTPF, et le camp espagnol avec 70 à 80 combattants armés.

Les membres du CI, prirent toutes les dispositions pour que le travail ne reprenne pas le lundi 17 contrairement à ce que souhaitaient le syndicat légal des mineurs, la direction des mines et les autorités vichyssoises. Pas un mineur ne repris le travail.

Le 17 juillet, le préfet de région nota « qu’il n’y a eu aucune reprise du travail ».

Le comité insurrectionnel demande au C.M.R D2 d’engager une opération sur Carmaux.

Les FTPF se préparaient à attaquer quand le chef FFI du Tarn Durenque demanda de rencontrer le C.M.R D2 au PC des FTPF. Il annonce qu’il a donné l’ordre après concertation avec les chefs C.F.L et Veni d’engager le combat avec les FTPF.(Ils avaient pris conscience qu’attendre l’arme au pied leur ferait perdre tout crédit auprès de la population et un officier Veni, De Dainville agita même le risque de voir installer une mairie communiste par les FTPF.

Les FTPF n’étaient pas dupes sur la motivation des chefs Veni et C.F.L, eux qui avaient prédit échec et bain de sang ne pouvaient pas risquer de sombrer dans le ridicule en s’abstenant de combattre alors que la victoire des FTPF se dessinait.

Le 18 juillet, les maquisards isolent Carmaux avant de l’investir. les FTP attaquent le PC en centre ville et les postes allemands des puits de mine Sainte Marie et de la Tronquié. Les affrontements sont particulièrement violents à Blaye et à la Tronquié où sont tués des soldats d’Ols et plusieurs allemands. A la fin de la matinée, des éléments de FTP venant des barrages installés à la périphérie pénètrent dans la ville et dégagent les groupes encerclés. Les rapports de force devenant trop défavorables suite à l’arrivée de renforts ennemis, les FTP décrochent et se replient sur Bougnounac.

Toute la journée, Carmaux, après de durs combats, a donc été aux mains des maquis, la grève des mineurs totale et l’ennemi a eu des pertes sérieuses (plusieurs dizaines de tués et beaucoup de blessés, et 55 « Vlassovs » armés sont passés du côté des maquisard.

Pour le maquis d’Ols, cinq tués, Guillon , fils du capitaine de gendarmerie Guillon, lui même résistant déporté en Allemagne, Jakouboski André (H) , Martinez Raymond (H), Matezuck Stanislas H), Peul Roger et trois blessés.

Le 20 juillet, le comité insurrectionnel demanda de continuer l’action FTPF sous la forme de guérilla contre les postes isolés et les transports et le C.MR. D2 autorisa le maquis d’Ols à rejoindre ses bases sur le causse d’Ambeyrac.

Les FTPF ont indiscutablement marqué des point par rapport aux autres organisations de résistance qui ont été obligées de se rallier momentanément aux conceptions activistes des FTPF et de prendre contact avec le C.M.R D2.

Un mois plus tard,Carmaux sera reprise après de durs combats et la garnison allemande faite prisonnière.

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