Voir tous nos articles sur la résistance dans l’Ouest Aveyron : AveyronResistance.fr
Le 23 juin 1944, un groupe de jeunes maquisards des commandos Hubert *(ils étaient jeunes, impulsifs, courageux, mais… avec une formation au combat quasi nulle) fut encerclé au lieu-dit Lavayssière (commune de Figeac, Lot) par des troupes allemandes après avoir saboté les aiguillages de la bifurcation de Capdenac-Gare (Aveyron) entre les lignes de chemin de fer se dirigeant vers Cahors (Lot) et Brive (Corrèze). Ils furent surpris par un détachement allemand qui sortit du tunnel de Capdenac. Vingt-et-un maquisards furent tués à Lavayssière ou faits prisonniers dont sept fusillés le soir même près du crassier de Capdenac-Gare (Aveyron) .
*Les commandos Hubert », une formation active d’abord près de Montredon (Lot), à proximité du Cantal et de l’Aveyron, puis dans l’Aveyron à Livinhac-le-Haut, commune située très près du bassin houiller de Decazeville et pas très éloignée du Lot.
De fait, les commandos Hubert intégrèrent dans leurs rangs des maquisards originaires du bassin houiller de Decazeville (Aveyron). En mai 1944, ils étaient passé sous le contrôle des groupes Veny (AS) du Lot. Le refus de passer au FTPF comme la quasi totalité des MUR du Lot incita leur second chef, Marcel Élie, à installer, vers le 15 juin 1944, les commandos Hubert — environ trois cents hommes bien armés et équipés — dans l’Aveyron à proximité de Decazeville. Voir Malraux

Là encore, sans délateur, les Allemands n’aurait pas eu à connaitre l’intervention du maquis


Comme dans la tragédies de Gabaudet, les Allemands ont été informés par un indicateurs français qui porte la responsabilité des massacres. Pour Gabaudet le gendarme coupable a été exécuté .
Le responsable du massacre de Lavayssière, un habitant de Capdenac le Haut ( qui domine Lavayssière) a lui aussi été bien identifié mais a semble t’il, comme beaucoup, échappé à l’épuration. Le Ratier indiqué dans ce texte ci-dessous est celui qui a averti les Allemands de Capdenac;

Le commissaire de police de Figeac notait dans un rapport au sous-préfet de Figeac en date du 25 juin 1944 :
Rapport du commissaire de police de Figeac au sous-préfet de Figeac, le 25 juin 1944. « J’ai l’honneur de vous informer que le 23 juin vers 13 h de nombreuses détonations ont été entendue semblant venir de Capdenac. D’après les renseignements il s’agirait d’un engagement entre maquis et troupes d’occupation sur le territoire de la commune de Capdenac-le-Haut. Il y aurait des morts et des blessés de part et d’autre. Ce même jour, en fin d’après-midi, Figeac est occupé par un millier d’éléments du maquis du Lot venus en camions et en voitures. Des sommes importantes sont prélevées à la poste, au Crédit Lyonnais, à la BNCI, à la Socièté Générale et à la perception. Le matériel entreposé à la prison de Figeac et appartenant aux GMC a été récupéré après avoir fait sauter la porte extérieure à l’explosif.
7 tonnes de tabac ont été enlevés dans un entrepôt. Les maquisards ont emporté tout le matériel d’imprimerie et machines à polycopier à l’imprimerie Chagnaud et tous les stocks de papier à l’imprimerie Lala. Aux usines Ratier, des pièces de voitures, de l’outillage et des denrées alimentaires provenant de la cantine de l’usine ont également été emportés. Des stocks de chaussures et autres sont prélevés dans différents commerces et des bons de réquisition ont été remis aux intéressés Vers 19 heures deux individus armés se sont introduits dans le bureau de la sous-préfecture et ont emporté un certain nombre de dossiers, notamment des rapports de police. Enfin vers 20 h 15, le commissariat de police a été occupé et moi-même ainsi que le personnel gardés à vue sous la menace des armes. Une partie du fichier, toutes les archives et les dossiers du commissariat ont été enlevés ainsi qu’un revolver 7,65 et toutes les munitions de réserve. Le commissariat a cessé d’être occupé à 21 h 40 »
Commissaire de police de Figeac .
Votre commentaire