La rafle de Figeac par la division Das Reich le 12 mai 1944

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La milice, les GMR, les gardes mobiles etc ..incapables de réduire les actions des résistants qui se sont développées dans le figeacois a incité les chefs de l’armée allemande à intervenir brutalement et avec force avec les Waffen SS et l’une de ses divisions blindées de Das Reich. L’occupation de Cajarc et l’intervention au dépôt de Capdenac comptent parmi ces actions les plus spectaculaires qui ont fortement contrarié (c’est un euphémisme) les allemands .

La raffle de Figeac est une opération militaire planifiée et exécutée par une unité de la Division Das Reich, le 2e Panzer Grenadier Regiment der Führer et un détachement du Panzergrenadier-Régiment Der Führer, qui comprend une partie des 1er et 3e bataillons stationnés respectivement à Valence d’Agen et à Montauban, Caylus et Nègrepelisse, avec deux cibles précises : les réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO) et les « terroristes » c’est-à-dire les maquisards. La Résistance est en effet très active dans l’arrondissement de Figeac favorisée par le cadre naturel et qui est considéré comme un repaire de « terroristes ». Ses effectifs sont nourris par l’échec notoire du STO et l’approche de la « Libération » que chacun pressent et attend.

L’action doit débuter le 10 mai 1944, dans l’après-midi, avec le regroupement à Caussade de toutes les unités SS. L’arrivée sur le théâtre des opérations – près de la moitié du département du Lot – est prévue vers 20 heures. L’ordre d’opération fixe des objectifs bien définis grâce aux renseignements des indicateurs.( Les informations très sérieuses fournies par les indicateurs français étaient transmises au chef de la section policière, l’obersturmnannfuhrer SS Muller) C’est dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 mai 1944 que Das Reich traverse Figeac dans le vacarme assourdissant des engins chenillés et des camions qui transportent la troupe. Au grand soulagement de la population figeacoise, le convoi se dirige vers le nord et le nord-est sans s’arrêter. L’opération d’envergure » vient de commencer. On les voit partout. Les nazis, guidés par des indicateurs, fondent sur tous les objectifs définis par l’Ordre d’opérations : Assier, Lacapelle-Marival, Le Bourg, Latronquière, Bretenoux, Saint-Céré , Rouqueyroux, Gorses, Terrou, Espeyrou , Leyme, Saint-Maurice, Le Bouyssou , Saint-Vincent, Lavergne, Calmejane, Sénaillac, Teyssieu, Camburat… Ce ne sont qu’exactions, destructions, incendies, assassinats et arrestations en grand nombre. 19 personnes sont exécutées dont 9 dans le petit village de Saint Félix, à Bagnac, à Cadaillac et à Lauze; la totalité de Terrou (289 h) est détruite. Le soir venu, les nazis se regroupent aux portes de Figeac, bloquent la ville; des équipes mixtes, Gestapo, police allemande et indicateurs, parcourent les rues où patrouillent aussi les militaires. Le 12 mai au petit matin, les Allemands annoncent que tous les hommes doivent se présenter à la gendarmerie pour vérification des papiers. Des patrouilles traquent les hommes dans les rues et pillent de nombreuses maisons. Les raflés sont triés selon leur statut et leur âge. Le tri effectué, seuls sont retenus les hommes de 16 à 60 ans, ouvriers artisans, lycéen , enseignants…. Le 13 mai, quand Das Reich s’en va, la ville est sous le choc, C’est en effet quatre cent cinquante personnes qui ont été raflées y compris 8 femmes arrêtées la veille. Regroupés avec ceux arrêtés la veille dans les villages environnants , c’est un convoi de plus de 800 prisonniers qui rejoint Cahors puis Montauban.

Joulié Georges ,18 ans , de Naussac dans l’Aveyron est pris par les SS avec le fils du maire de Figeac, deux autres camarades et un Capdenacois. Le 14 mai il est fusillé à Montauban avec Benne Pierre 19 ans Fontanges Henri et Robert Bélaubre en présence du lycéen de Capdenac qui assistera à l’exécution. On découvrira les cadavres le 22 juillet à Montbéton à 6 km de Montauban

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Plaque située dans la caserne Doumerc à Montauban

Au bout d’une éprouvante semaine à Montauban, trois convois partent par voie ferrée. Les deux premiers avec 226 « travailleurs » sont acheminés vers Allemagne pour un travail exténuant dans les usines des Sudètes. 133 « politiques » dont 8 femmes sont transférés le 14 mai, dans des conditions épouvantables, à Dachau ou à Neuengamme (c’est dans ce camp au sud-est de Hambourg que périrent de nombreux détenus de Figeac et du Ségala) On compte 83 raflés dont on a aucune précision d’affectation

Sur les 450 raflés de Figeac, 170 dont trois femmes, tous politiques, ne sont pas revenus.

La rafle de huit femmes et 450 jeunes hommes, ce 12 mai 1944 à Figeac, est mal connue en dehors du Lot. Les horribles exactions de la Division Das Reich, un mois plus tard à Tulle et à Oradour-sur-Glane, l’ont occultée !

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Le martyre des Figeacois n’est pourtant pas terminé. Les 1e, 2 et 3 juin à Figeac et aux alentours, les unités de Das Reich stationnées à Caylus relancent des représailles sanglantes dans toute la région en réponse à l’attaque du dépôt de Capdenac. Ils tirent sur tout ce qui bouge, fusillent à tort et à travers, incendient fermes, maisons et même villages, détruisent des troupeaux. Le 1 er juin entre Caylus et figeac, un travailleur civil du camp est assassiné. A Limogne, jour de marché, les allemands tirent dans la foule et tuent 6 hommes dont les plus jeunes avaient 17 et 14 ans. Une personne tuée à Cadrieu et deux autres à Frontenac. Le 2 juin à planioles et dans les villages voisin, lls lancent des grenades incendiaires. On comptera 33 maisons, 25 granges et hangars incendiés, des dizaines d’animaux tués A Camburat un tué et un blessé grave par les occupants d’une auto-mitailleuse 

Le 3 juin les résistants tendent une embuscade sur la RN 122 entre Viazac Colombier. Deux voitures se retrouvent sous le feu des maquisards dans lesquelles on comptera 7 morts dont un colonel Allemand, un sous-officier et une femme. Deux passagers ont la vie sauve et peuvent donner l’alerte. Une demi-heure plus tard auto-mitrailleuses et camions chargés de soldats arrivent, les représailles commencent. huit hommes et une femme qui rejoignent Figeac sont fusillés dans la localité de Viazac au lieu-dit la Rivière. Une stèle commémorative fut érigée sur le lieu du massacre, sur le bord de la route RN 122 entre Viazac et Blagnac-sur-Célé. Un peu plus tard ils arrivent au hameau de Cayla et assassinent huit personnes .

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Ils repassent à Figeac le 7 juin, arrêtent le sous-préfet et le maire qu’ils relâcheront .Ils quittent définitivement la ville le 8 juin.

2 réponses à « La rafle de Figeac par la division Das Reich le 12 mai 1944 »

  1. J avais 11 ans quand lis sont rentré chez moi pour la rafle Mon demi frère Jaques Bellanger était membre du mouvement réfractaire qui a d ai ailleurs participé à l attaque de la gare de Captenac Dans notre maison nous avions des armes qu il n ont pas découvert

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    1. La rafle de Figeac est peu connue hors de la ville, Les évènements de Tulle et Oradour, en juin 44, commis par les mêmes hommes, ont occulté le drame de Figeac tout aussi tragique.

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