Ouest Aveyron-Les sabotages par le maquis

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La mémoire de la Résistance était considérée comme une menace pour l'ordre  traditionnel rétabli » (1/2) | Investig'Action

Le 19 Janvier 1944 sabotage de l’usine Ratier à Figeac qui fabriquait , au rythme de 300 par semaine, des hélices à pas variable qui équipaient les avions Heinkel de la Luftwaffe. L’idée d’un bombardement aérien fut vite écartée, car dans ce quartier du Pont du Gua , l’usine au cœur de l’agglomération ne pouvait être détruite sans qu’il en résulte d’importants dégâts et des victimes dans la population. Le 19 janvier 1944 , cinq patriotes allaient poser les pains de plastique nécessaires à la mise hors d’usage de trois machines indispensables à la production qui sera ainsi paralysée.

Jean Fouilhaux (H)membre du Front Uni de la jeunesse du Lot fut tué par l’explosion de la machine qu’il venait de faire sauter.

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Une machine à reproduire les pales après l’attentat
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les bâtiments après l’attentat

Sabotages d’installations électriques

Débutés en juillet 43, 85 pylônes électriques sont détruits entre juillet 43 et juin 44 : Le 25 avril 43 mise en chômage technique de 360 ouvriers pendant 6 jours suite à un sabotage de lignes électriques. 11 juillet 43, sabotage à la dynamite du pylône n°3 (ligne du poste Godin-Viviez à Rueyres) et d’un câble téléphonique (ligne Capdenac-Rodez) 27 avril 44 sabotage d’un pylône à Combes, commune d’Aubin. 12 septembre 43, le pylône n° 14 est saboté à Decazeville et entre Viviez et Penchot, la ligne vers Rodez. 17-19 octobre 43, à Combes, St-Parthem, Aubin, pylônes électriques endommagés

3 juin 1944  communiqué militaire inter régional D FTPF : « le 3ème détachement de la 4201ème Cie détruit à l’explosif les pylônes alimentant les scieries occasionnant l’arrêt total de la production pendant 10 jours.Tout le personnel travaillant pour les boches est au chômage »

Sabotages d’installations minières

Les instructions des FTPF et CGT de réduire la production des mines s’est traduite par le sabotage continu des installations minières en1943 et se multipliant dés le premier janvier 1944

24 août 43 sabotage de l’ascenseur à la mine  de Decazeville.  10 j. d’arrêt . 28 août 43 à Decazeville , acte de sabotage du chevalement du puits central démoli par quatre bombes ; il est rendu inutilisable jusqu’en février 44, 4 mois de réparation. 11 décembre incendie d’un atelier de réparation et d’un magasin de moteurs de la compagnie minière d’Aubin 12 décembre 43 deuxième incendie volontaire dans un atelier d’appareillage  à la même mine d’Aubin.Le 3 janvier 1944 sabotage de la cabine de coupure électrique de la découverte ,un mois de réparation. Le 5 janvier , les FTPF et les guerilleros Espagnols pillent la poudrière des houillères d’Aubin. 24 janvier , au puits central des mines d’Aubin , le locotracteur et 14 bennes sont précipités dans le puisard ; un loco-tracteur dynamité au Paleyret. Le 5 février , destruction d’un compresseur à la découverte de Combes. Le 6 février attentat à l’explosif contre deux locomotives à voie étroite au dépôt du puits n°12 à Aubin ; immobilisées pour plusieurs mois et ce même jour attaque de la poudrière des Houillères avec nouveau vol de poudre et dans la nuit , attentat au dépôt du Gua (Aubin) contre des locomotives. Le 15 février , deux puits sabotés aux mines d’Aubin et Cransac.. Le 27 février , A Combes , sabotage à l’explosif de la salle des machines du plateau Banel , du compresseur et de la sous station électrique. Dégâts très importants. Transformateur détruit : 4 jours d’arrêt de travail aux mines de Decazeville et une année de réparation. Le 19 mars , sabotage du transporteur aérien évacuant le remblai , destruction complète d’un pylône de 40 m de haut (4 mois de réparation et 2500 ouvriers au chômage technique pendant 4 jours .L’extraction minière aurait été réduite de 70 % pendant 8 semaines. Le 29 mai , nouvelle destruction complète d’un pylône du transporteur aérien acheminant le remblai(réparations jusqu’en octobre) Le 5 juin , nouveau sabotage du compresseur et de la sous-station électrique du Banel (les réparations seront effectuées jusqu’en avril 46. Le 10 juin , trois fortes explosions détruisent sur le plateau de Lacaze ,le moteur et le tambour du cabestan du skipp servant à l’évacuation des déchets du charbon vers le crassier interdisant l’évacuation des impuretés après triage . L’extraction paralysée entraîne la mise au chômage technique d’un millier d’ouvriers Puis le 13 juin, c’est le moteur et le tambour du plan incliné n°3 qui sont endommagés. Ce plan incliné était utilisé pour diriger les wagonnets de charbon et de remblai en provenance du puits de mine et la découverte de Combes vers l’atelier de criblage. Ce sabotage entraîne un ralentissement notable de la production.

Donc dés la fin du mois de juin , les mines de Decazeville ont leur activité paralysée par les sabotages. Les mines d’Aubin ont maintenu une certaine activité mais moyennant le stockage de leur production. Decazeville n’exportait plus de charbon pour les allemands.

En résumé , les mines de Decazeville ont été quasiment paralysées à partir de fin juin .Seules les mines d’Aubin avaient quelque activité mais étaient obligées de stocker leur production. L’occupation du bassin houiller par les FTP de la 4201ème compagnie du maquis d’Ols fit cesser définitivement toute sortie de charbon et de benzol. Et ce charbon , il ne fut pas possible de le remplacer pour les allemands par celui des mines du Tarn , les mineurs s’étaient mis en grève perlée à l’appel du bureau clandestin de leur syndicat .

Sabotages ferroviaires

Par la ligne Toulouse-Paris via Brive-Cahors transitaient d’énormes quantités de marchandises du Sud-Ouest pillées par l’occupant. Quand cette ligne électrifiée étaient coupée par les sabotages des résistants Corrèziens , les trains de marchandise étaient déroutés sur la ligne Paris-Toulouse via Capdenac. Cette voie avaient donc une importance stratégique Les FTP du Lot avaient à charge la destruction du réseau sur la partie lotoise et le maquis d’Ols de la partie rouergate.

Le commandant « Marc » (François Vittori) organisa et fit exécuter toute une série de sabotages (voir en annexe, le témoignage d’Henri Gasc (H) du réseau « Résitance-Fer » de Capdenac sous l’autorité du commandant Marc.) Henri Gasc, sans explosifs et peu d’armes dans un premier temps , retint l’idée de faire dérailler les trains. Quelques outils et une lampe signal suffisaient pour cela et les résistants de Decazeville et Capdenac pouvaient réunir facilement.

Le 26 mars 44, premier sabotage effectué par les FTPF du maquis d’Ols sur la voie ferrée Béziers-Clermont Ferrand prés de Séverac le Château. Conduits par Perrutel « Durand «  (H) 5 maquisards stoppèrent un train de marchandise , firent descendre les cheminots et lancèrent le train à toute vitesse vers le dépôt de machines . Les destructions , même limitées par le fait que le train ait été dévié sur une voie de garage , a interrompu le trafic pendant plusieurs jours sur la ligne.

Le 13 avril, le maquis d’Ols met hors d’usage la la voie ferrée Cahor-Capdenac en faisant dérailler des wagons de carburants.

Le 27 avril , ils déboulonnent un rail sur la ligne Capdenac-Toulouse prés de Naussac , une locomotive et trois wagons déraillent et interrompent le trafic pendant quelques heures

Le 29 avril c’est en gare de Naussac qu’ils arrêtent un train, le sépare en deux et lancent la locomotive sur ceux de queue, ce qui fait dérailler et brûler quatre wagons.

Ce même jour, ils font dérailler un train dans le tunnel vers Sonnac, ligne de Toulouse Capdenac et détruisent locomotive et wagons.

Toujours ce 29 avril ils font dérailler un train de voyageurs et de marchandises à Saint Martin de Bouillac sur la ligne Capdenac-Rodez-Séverac le château.Le trafic, un convoi de charbon et de produits métallurgiques est interrompu pendant trois jours.

Le 8 mai ils font descendre les cheminots d’un train de marchandise à Cajarc sur la ligne Cahors-Capdenac, scindent le convoi en deux et font télescoper le deux parties détruisant des wagons et interrompant le trafic.

Le 12 mai sur la ligne Capdenac-Toulouse entre Villefranche de Rouergue et Monteil, ils déclenchent une explosion qui endommage plusieurs rails.

30 mai, 31 mai 44, occupation de Capdenac par les FTPF du Lot. L’objectif atteint était de mettre hors d’usage le matériel de la gare. Sont détruits, 27 locomotives 5000 et 580-le pont transbordeur du dépôt, les 2 châteaux d’eau, une grue de 20 tonnes et les postes d’aiguillage, plusieurs wagons de marchandise destinés à l’Allemagne. Les cheminots allemands sont désarmés et deux nazis tués. les résistants s’emparèrent du montant de la caisse de la gare: 1 600 000 Francs. Le 16 juin, le pont de chemin de fer situé à un km de la gare de Najac est très endommagé par une explosion.

Dans ces périodes pré-libération, à l’instigation de Henri Gasc, les FTPF préconisèrent des destructions légères mais multiples plutôt que la destruction d’ouvrages importants qui nécessiteraient de longs délais dans la région libérée (A l’encontre des SOE parachutés qui n’avaient pas ce genre de soucis et avaient tendance à ne laisser aucun pont debout. Le 11 août 1944 lors du dernier raid Allemand dans le bassin houiller de Decazeville, la résistance locale les empêchera de détruire le pont de Livinhac qui sera piégé avec ordre de le détruire si l’ennemi se présente. )

A ces actions de sabotages, il faut ajouter : 18 janvier 44 une locomotive détériorée par une explosion à Fontvergnes (Decazeville) et par déraillement à Capdenac 6 février, une locomotive endommagée au dépôt du Gua (Aubin) 1 9 mars, sabotage au dépôt de Fontvernhes, 2 locomotives sur 4 détérioréesfin mars 35 locomotives sabotées à l’acide au dépôt SNCF de Capdenac

Les FTPF du Lot qui avaient en charge les sabotages de la ligne électrifiée Paris-Toulouse via Montauban réalisèrent un sabotage important sur la ligne Cahors-Capdenac Le 6 Avril 1944 ils coupent cette voie par laquelle transite le charbon pour la Kriegsmarine à Bordeaux et même celui alimentant les dépôts SNCF de la vallée du Rhône (Cet itinéraire plus long que celui de Capdenac-Toulouse offrait néanmoins de multiples avantages. la pente était moins raide le même convoi transportait le double de combustible et empruntait à Cahors la ligne électrifiée .

Les FTP ont déterminé le tunnel de Coudoulou comme point de coupure le plus favorable. Il est situé entre les gares de Saint-Cirq-Lapopie et Conduché. Arrêtée en gare de Conduché , la machine et ses huit Wagons furent lancés en direction de Cahors. Quatre Wagons ont déraillé dans le tunnel et deux à l’extérieur. Les résistants ont ensuite fait exploser la machine qui n’avait pas déraillé et le Wagon de benzol qui se trouvait à l’entrée du tunnel immobilisant la lignes pour de longs jours. L’opération n’a fait aucune victime mais le lendemain sous la pression de l’occupant les travaux de déblaiement ont été trop rapidement menés malgré une atmosphère irrespirable dans le tunnel (les intervenants ressortent de suite, plusieurs asphyxiés) due à la présence de wagons d’ammoniaque , de bois de gazogène , de benzol. Et le 7avril vers 15 h 45, l’explosion d’une grosse citerne d’ammoniaque a provoqué la mort de sept agents et deux blessés dont l’un décédera le lendemain.

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Tous ces sabotages, le rythme de coupure infernal par ceux du maquis d’Ols et des FTPF du Lot fut tel qu’à partir du débarquement toute circulation sur la voie ferrée était impossible. Das Reich appelé en renfort sur le front de Normandie ne put emprunter le rail. Les quelques vingt jours de retard imposés à un déplacement qui n’en exigeait que trois ont contribué d’une façon décisive au succès de la mise en place par les Alliés d’une tête de pont en Normandie.

Dans les mémoires du général De Gaulle on peut lire (t.II p.284) : »La IIème panzer SS. Das Reich partie de Montauban le 6 juin, et qui ne peut utiliser les voies ferrées , toutes hors d’usage, voit ses éléments arrêtés dans le Tarn, le Lot, la Corrèze, la Haute-Vienne, le 18 seulement elle arrive à Alençon, épuisée et décimée »

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