Ouest Aveyron-actions contre les collaborateurs-Répression

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Le 25-février 1944, Bachellerie, chef cantonal de la milice, est atteint de plusieurs balles à la suite d’une rafale de mitraillette tirée au travers de la porte vitrée de son domicile, place Jean-Jaurès à Aubin, par plusieurs individus non identifiés. Transporté à l’hôpital de Decazeville, il décédera le dimanche 27-février, à 6-h-20, des suites de ses blessures. Le chef d’escadron Goy, alias «Valzergues», confirmera que les auteurs de l’attentat sont les Espagnols de l’UNE.

Le 9 mars Garcia Henri*(H)participe, avec *Pierre Delpech (H)(futur maire communiste de Decazeville élu en 1977). à l’exécution en pleine rue, du commissaire de police, Georges Roche, à qui les résistants reprochaient son zèle (Roche nommé à Decazeville en juin 41 multiplia les arrestations et les interrogatoires musclés de résistants. Son activité répressive lui valu en mai 43 une promotion par René Bousquet lui-même, excusez du peu ….

*Henri Garcia Envoyé en mission dangereuse à Millau, sera arrêté lors d’un banal contrôle le 22 avril 1944 et torturé durant plusieurs jours. Transféré à la Gestapo de Montpellier, il sera exécuté à la butte de tir de Villeneuve-lès-Maguelone le 22 mai 1944 à l’âge de 23 ans, avec un camarade, Louis Bonfils. Inhumé au cimetière militaire national de Luynes puis en terre decazevilloise. Odette Garcia, son épouse rejoindra le Maquis D’Ols où elle retrouvera Pierre Delpech obligé de rentrer alors dans la clandestinité.

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19 mars 1944 La Croix de L’Aveyron

Le 17 mars 1944  à Decazeville, attentat par explosifs commis contre le magasin de radio de M Saget., ancien milicien. A.D. Aveyron Dos 201W-75 Dans la nuit du 22 au 23 mars 1944, des tracts ont été apposés à Decazeville, tracts du Parti Communiste accusant les miliciens de mettre au compte des F.T.P. des forfaits criminels commis par eux. Contenu de ces tracts :  » Les terroristes miliciens de Pétain, Laval, Darnand, faussaires , provocateurs et diviseurs de Français « . « Dans la nuit du 29 au 30 mars 1944 à Decazeville , »La vitrine du Bureau de l’Office de placement allemand ainsi que la devanture du magasin de vêtements appartenant à M.G. ont été brisées par jets de pierres ». (RG 02-04-1944 ADA 201 W 75). « Le 6 mai, attentat sur la commune de Valzergues, contre trois miliciens d’Aubin : Modeste Santamaria,Stephan Miras et Herman Picard sont grièvement blessés. ils sont transportés à l’Hôpital Tinel à Decazeville. Le maçon Miras principalement visé y décédera le lendemain ». (ADA  11MC7-27-31). « Plusieurs membres de la Milice, étrangers à la commune de Decazeville, sont venus assurer une garde à vue à l’hôpital, autour des blessés. » (RG 13-05-1944 Commissaire de Police d’Aubin 23-04-1944 ADA 201 W 75″).

Le 8-12 mai, Jugement et exécutions par le maquis d’Ols de Chevillon (agent de la gestapo, waffen-SS) et d’une indicatrice du SD de Rodez, Laure Pastor qui a avoué être à l’origine de 10 arrestations. Le 4 juin à Aubin, le chef de la milice Litré Froment est blessé d’une rafale de mitraillette sur la route de Viviez.

Le 5 juin, exécution de deux SS venus du camp de Caylus tout proche. Ces deux gradés SS appartenaient au service de ravitaillement des troupes du camp de Caylus et procédaient régulièrement à des achats agricoles à Mémer et dans les villages avoisinant ce que la résistance locale dénonçait d’où, vraisemblablement, leur exécution.

Début juin, un milicien de Villeneuve est exécuté alors qu’il se rendait à Rodez, convoqué avec tous les miliciens aveyronnais pour accentuer leur lutte anti-terroriste. Le 8 juin, un attentat par explosif a détruit une boulangerie à Combes. Le 15 juin les résistants enlèvent le correspondant des journaux d’Aubin et de la dépêche de Cransac, tous deux membres de la milice. Le 18 juin, à Decazeville, une ouvrière couturière de Decazeville est enlevée par quatre hommes armés. Le même jour, attentat contre un magasin de tissus à Aubin et d’un débit de vin à Combes. Le 21 juin un membre de la milice est enlevé à la terrasse d’un café. Le 3 juin, le bureau de permanence de la légion , place Jean Jaurès à Aubin est saccagé par des maquisards.

Le 3 juillet, un groupe d’hommes masqués, enlève à Mouret, puis exécute à proximité de Decazeville, le chauffeur de l’Office de placement allemand. (A.D. Aveyron Dos 201W-76)

Le 4 juillet, un officier de la marine allemande est abattu à sa sortie du bureau de la SMUD (Société des mines et Usines de Decazeville). Rapport du commissaire de police de Decazeville le 21 juillet 1944)

Le 10 juillet, deux femmes proches de la famille Bachellerie (Bachellerie, chef cantonal de la milice exécuté en février 44), sont enlevées à leur domicile. Une seconde subit le même sort le 24/07( A.D. Aveyron DOS. 201W-16)

Justice FTPF

Les personnes arrêtées étaient jugées par une cours martiale FTPF, et les procédure, sommaires quelques fois n’empêchaient pas des garanties essentielles assurées aux prévenus jugés après une instruction et audition de témoins et de la défense. Il n’était pas rare que les instructions durent plusieurs semaines et les FTPF pouvaient se lancer dans des enquête très approfondies. Ainsi, certains accusé ont du être exécutée, d’autres condamnés à payer une amende ou autres condamnation et parfois simplement soumis à des mesures d’intimidation.

Répression

Suite aux actions de Guérilla et de sabotages de la résistance, les Allemands , Miliciens et GMR vont multiplier les opérations de ratissages et de représailles. Le 15 mars  la répression effectuée par l’intendance de police de Montpellier dirigée par Pierre Marty et le SD(Sicherheits Dients) a entraîné une vague d’arrestation à Aubin-Cransac.

Après que Georges Roche, commissaire de police à Decazeville, eut succombé (9 mars 1944) des suites d’une action menée par les résistants, Pierre Marty l’intendant de police de Montpellier — qui, le 12 mars, avait assisté avec ostentation aux obsèques de ce fonctionnaire vichyste zélé secondé par sa « brigade » — engagea, en liaison avec la Sipo-SD, des actions de représailles contre la résistance du bassin minier. Sept personnes (communistes, FTP, des Français et des Polonais) et Pleinecassagne membre du mouvement Libération-Sud et de l’AS furent arrêtées dans les trois localités du bassin minier : Decazeville, Viviez, Cransac. Les communistes : -Ernest Ginestet frère d’Edmond Ginestet est déporté dans « le Convoi des tatoués » vers Auschwitz puis Buchenwald avec d’autres Aveyronnais. Rentré en 1945, épuisé,  il meurt 3 ans plus tard. Raoul Bessières(H), est interné à Auschwitz , Buchenwald puis à Flossenburg où il décèdera le 24/12/1944. -Même destinée pour Alexis Viguié qui meurt le 10 février 1945 Jean Rosowski (H) décèdera à Dora. François, son fils, reviendra vivant de Buchenwald mais restera marqué par la cruauté et les horreurs des camps de concentration. Henri Fulrand et Germain Garibal reviendront d’Auschwitz . Hélène Passerat (H) du Gua, revient vivante de Ravensbruck avec son fils qu’elle a mis au monde là-bas l’un des trois bébés français qui ont survécu aux camps de la mort. Martial  Pleinecassagne (H)de l’AS fut arrêté sur dénonciation d’une femme de Decazeville qui avait appris ses activités clandestines par l’intermédiaire du gérant de la pharmacie mutualiste où Pleinecassagne travaillait (tous deux furent ultérieurement conduits au maquis où ils furent jugés et fusillés) Martial Pleinecassagne, arrété le 15 mars 1944, a été exécuté dans les locaux de la Gestapo le 22 mars 1944. Il est inhumé au cimetière du Gua à Aubin.

*Pierre Marty est un modèle de l’ultra-collaboration. Il a été arrêté en Allemagne par les Américains. En 1948 enfermé à la prison Saint-Michel, condamné à mort par la Cour de justice de Toulouse et fusillé en 1949. I

3 réponses à « Ouest Aveyron-actions contre les collaborateurs-Répression »

  1. Précision historique:
    La promotion du commissaire Roche en 1943 ne relevait pas d’une faveur de René Bousquet, mais tout simplement de son reclassement dans le cadre de l’ancienneté.  » Excusez du peu « 

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  2. Vous décrivez le commissaire comme un fonctionnaire vichyste zélé .Pourquoi en votre qualité d’historien, vous n’ ajoutez pas que cette accusation a été formellement démentie le 5 avril 1945 par la Commission nationale d épuration de la police composée de résistants prestigieux. Il fut entièrement réhabilité et restauré dans ses fonctions. Décision confirmée en 2016 par son inscription comme étant Mort pour la France sur son acte de décès,

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    1. J’ajoute votre remarque au texte…

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