1943 Résistance dans l’Ouest Aveyron

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Les défaites de la bataille de Moscou en décembre 1941, d’El-Alamein le 3 novembre 1942, la capitulation à Stalingrad du maréchal Paulus le 2 février 1943, de la bataille de Koursk en juillet 1943 mettent fin au mythe de l’invincibilité allemande et marquent un tournant dans la guerre. Donc, en 1943 l’espoir renaît, l’arrivée des Allemands en zone Sud, la milice de Pétain qui leur sert de supplétifs, le STO entraînent un glissement net de l’opinion encore plus défavorable à la collaboration et au pouvoir qui a choisi cette politique.

En Aveyron, peu de réaction à l’arrivée des Allemands. A la campagne, les paysans passeront quasiment la guerre sans voir un seul Allemand et resteront maréchalistes jusqu’au bout. Seuls les habitants des villes seront confrontés à l’occupant.

« L’entrée des troupes d’occupation dans la région n’a pas provoqué de trouble apparent, l’attitude générale semble celle de l’expectative » rapporte le chef du service départemental d’information au secrétaire d’état à l’information( A.D Aveyron Dos201W-69)

Mais une rupture observée dans une minorité urbaine s’accélère après l’arrivée des Allemands et l’instauration du STO créé le 16-février 1943 (conscription du service du travail obligatoire imposée aux jeunes gens des classes «40», «41» et «42». D’une durée de deux ans, ce service devra être, pour l’essentiel, accompli en Allemagne. Les agriculteurs sont dispensés) Mais si le STO n’a pas ajouté à la réputation des Allemands et à la collaboration vichyste et entraîné nombre de réfractaires, peu ont rejoint les maquis et la résistance reste le fait d’une minorité.

En ce début 1943, une quarantaine de JC sont regroupés dans le bassin houiller regroupés en 7 ou 8 triangles. Seul le responsable de triangle a le contact avec le triangle de direction( Henri Garcia, Simonet..). Ces jeunes à coté de leurs activités de proagande, recrutement, collecte d’argent et de vivre aident les FTP légaux dans la réalisation d’action contre Vichy. Henri Garcia arrété au cours d’une mission sera fusillé le 22 mai 1944. Son successeur au J.C, C.Laurent sera tué aux Hermets le 9 août 1944 avec deux autres J.C lors d’une mission. Le dernier secrétaire clandestin de la J.C du bassin, Eroles qui était aussi le C.E de la 4215 ème Cie du premier Bataillon FTPF de l’Aveyron sera tué lors des combats pour la libération de la poche de Royan.

Dans l’Ouest Aveyron, et dans la suite de 1942, les actes hostiles à l’occupant et à Vichy ont continué avec une nette accentuation à partir de l’été. La légion, les collaborateurs sont particulièrement visés. Les tracts et inscriptions contre la milice, Laval et les allemands se multiplient. Les attentats et explosions passent au niveau supérieur. On notera l’épisode dramatique des Croates de Villefranche de Rouergue et donc une succession d’actes hostiles et d’attentats au cours de cette année :

En corollaire, plus on avance dans l’année 1943, plus la répression augmente et les arrestations se multiplient.

18 et 20 janvier, arrestation par la police française et la gendarmerie française de communistes à Decazeville, Cransac, Firmi.

Tracts Front National en janvier, février et novembre, à Decazeville, Cransac, Firmi et contre la légion en juin et décembre à Capdenac. Croix gammées au goudron sur une quinzaine de façades de commerçants et notables à Decazeville. Dans la nuit du 11 au 12 mars la devanture du Bureau de la Légion est attaquée à Decazeville.  » On suppose que cet acte a été commis par des jeunes gens requis pour l’Allemagne devant partir le lendemain de Decazeville. (ADA 201 W 73. RG. 14-03-1943).

17 avril, entre Capdenac et Villefranche de Rouergue, à Sonnac, des hommes armés arrêtent un train et lancent la locomotive à la dérive.

Le 22 avril 1944, Henri Garcia membre du triangle de direction des FTPF de Decazeville est arrêté. Il est transféré à Montpellier et condamné à mort par la Cour martiale de la Milice de Montpellier (Hérault) On lui reprochait des actes de « terrorisme », principalement du meurtre du commissaire de police Decazevlle Roche.Longuement torturé, ilest fusillé le 22 mai 1944.

Le 25 avril 43 à Decazeville mise en chômage technique de 360 ouvriers pendant 6 jours suite à un sabotage de lignes électriques.

9 mai, réunion constitutive de la Milice à Villefranche.

Le narrateur le 15 mai 1943 (journal de Villefranche de Rouergue)

11 mai, Tracts de la milice contre le communisme à Viviez et Decazeville

Juin 1943, le prestigieux maquis Bir-hakeim premier maquis du Bas-Rouergue s’installe à Lestibi, commune de Brandonnet à quelques kilomètres de Villefranche de Rouergue

En juin 1943, sur l’initiative du Parti communiste clandestin, un comité inter-local de libération s’est créé dans l’illégalité. Il siégeait à Decazeville , ayant comme rayon d’action le bassin houiller. Sa composition en était la suivante: Marceau Coursières (H) (Parti communiste clandestin), André Cayrol (H) (syndicat clandestin des mineurs), Raoul Froment (Front national) , Irénée Raynal (Front uni des jeunesses patriotiques), Ernest Germes (personnalité socialiste).

5 juin, arrivée à la prison de Villefranche de Rouergue de militants communistes parmi lesquels François Vittori et Louis Odru

11 juin, la revue religieuse de Rodez met en garde contre De Gaulle, « politicien émigré « !

De Gaulle vue par la revue religieuse de Rodez le 11 juin 1943

Le 20 juin 1943 les Renseignements Généraux (RN) notent  : « Aucun changement notable ne s’est produit au cours de cette période, dans l’état d’esprit de la population vis à vis de la politique du gouvernement. Toujours préoccupée par l’importante question du service obligatoire du travail, à laquelle elle reste réfractaire, l’opinion publique fait preuve à cet égard de la plus grande incompréhension. Le public, en effet, s’obstine à n’accepter qu’avec contrainte ces mesures qu’il qualifie de déportation de la jeunesse française, à laquelle dit-il se prête trop facilement le gouvernement. Néanmoins, il existe toujours un noyau de personnes composé de certains légionnaires, de la Milice, et des membres du PPF…qui, ne voyant la création d’une Europe Nouvelle que par une collaboration entière et réciproque avec l’Allemagne, souhaitent toujours ardemment la victoire des armées de l’Axe, et approuvent entièrement la politique du Gouvernement, la seule possible dans les circonstances actuelles . » (RG 20-06-1943 ADA 201 W 73)

9 juillet 1943, l’évêque de Mende Mgr Auvity justifie le départ des jeunes au STO dans la revue religieuse de Rodez, article approuvé par l’évêque de Rodez Mgr challiol dans le même journal.

La revue religieuse de Rodez le 9 juillet 1943, l’évêque de Mende Mgr Auvity justifie le départ des jeunes au STO
9 juillet 1943 Approbation dans la même revue de Mgr Challiol, évêque de l’Aveyron.

Eté 1943, les communistes passent à la luttent ouverte contre le régime de Vichy et ses soutiens politiques et économiques.

Le 11 juillet 43, sabotage à la dynamite du pylône n°3 (ligne du poste Godin-Viviez à Rueyres) et d’un câble téléphonique (ligne Capdenac-Rodez) sur la commune d’Onet-le-Château.

14 juillet 1943 : A Villefranche-de-Rouergue, à l’initiative de collégiens, répondant à un appel de la France Libre, des  jeunes se regroupent devant le monument 1914-1918 pour entonner La Marseillaise. Ils recommencent place de la République, à proximité de la prison. A l’intérieur, les détenus politiques qui ont décoré les barreaux des cellules aux trois couleurs, reprennent la Marseillaise. (ADA 201 W 72  et Résistance en Rouergue n° 78 1989 p.9). A Capdenac, Cransac etc…des gerbes sont déposées devant les monuments aux morts.

A Capdenac dans la nuit du 12 au 13 août, une brique est lancée dans la vitrine du magasin de M.L., négociant en tissus à Capdenac.  » M.L. est représenté dans la ville pour avoir des opinions favorables à la collaboration franco-allemande  » (RG 15-08-1943 ADA 201 W 74). 

13 août à Aubin arrestation par la Gestapo de Robert Noireau futur colonel Georges qui s’évadera dans la nuit du 14 au 15 août de la prison de Rodez.

Recherché par la Gestapo à Paris, ordre lui est donnée de se mettre au vert et de passer en zone sud. La ligne de démarcation passée à Mehun-sur-Yèvre le 15 avril 1941, il retrouve David Boudet entré aux charbonnage et fixé à Aubin qui lui trouva un travail de charpentier dans les mines. Repéré par la police de Montpellier il trouva refuge dans le Gard. A nouveau repéré il repris le chemin de l’Aveyron (Alès-Aubin en vélo) où il est arrêté par la Gestapo le 12 août 1943 et incarcéré à Rodez d’où il s’évadera trois jours plus tard. Pris en charge par les communistes de Capdenac, il rejoindra les FTPF du Lot.(Recherché par la gestapo de Montpellier, il est détourné sur le Lot qui dépend de la gestapo de Toulouse) En 1944, il sera le seul chef FTPF du Sud à être nommé responsable FFI d’un départent, le Lot.

14 août, François Vittori, futur commandant Marc, sort de la prison de Villefranche de de Rouergue et, menacé d’être de nouveau arrêté entre dans la clandestinité.

Témoignage de François Vittori (Commandant Marc), en aout 1943, « il n’y a pas de maquis en Aveyron. Les boches peuvent en toute tranquillité se livrer au pillage de nos campagnes, rançonner nos paysans. Les hommes de Vichy, les miliciens amis des nazis, et les agents de la Gestapo peuvent se livrer à la chasse aux patriotes, déporter nos jeunes pour les mettre au service de la machine de guerre allemande. »Donc en août 1943, la région FTPF D2 (L’Aveyron et le Tarn) décide de créer un maquis dans le Rouergue d’où la naissance des maquis D’Ols et Bir-hakeim

Donc en août 1943, la région FTPF D2 (L’Aveyron et le Tarn) décide de créer un maquis dans le Rouergue d’où la naissance des maquis D’Ols et Bir-hakeim

22 août 1943 : explosion rue Cayrade contre les magasins de M.G, négociant en tissus et de Mme Veuve R. » Cet attentat parait avoir été dirigé plus particulièrement contre le magasin de M.G., considéré par l’ensemble de la population comme partisan de la  » Collaboration « . (RG 29-08-1943 ADA 201 W 74)-

21 août dans la nuit deux vitrines brisées à Capdenac et Decazeville en mesure d’intimidation contre les suppots de Vichy.

Le 23 août, sabotages d’installations industrielles (Puits à Decazeville et pylône électrique)

22-23 août : Plusieurs milliers de tracts anti-allemands lancés d’avion sur Capdenac-Gare

22-25 août, Sabotage au puits central, grève et tracts à Decazeville

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août 43 Le Narrateur agricole

25 août, installation d’un détachement d’infanterie des troupes d’occupation, le 13e bataillon de pionnier de la 13e division SS — composé en majorité de Bosniaques musulmans et Croates, selon la terminologie d’alors, et d’un quart de Croates catholiques, tous enrôlés de force dans l’armée allemande encadrés par des SS. (Celui -là même qui se rebellera le 16 septembre 1942-voir ci-dessous)

« Dans la nuit du 31 août au 1° septembre, à Decazeville, la vitrine du bureau de la Légion a été brisée à 22h30  par un bloc de ciment pesant environ 2 kilos. » (RG 05-09-1943 ADA 201 W 74).

« Affiches nombreuses incitant l’engagement dans les unités de Waffen-SS très mal accueillies ». (Sous-préfet de Millau 24-11-1943 ADA 201 W 74 ). )

Dans son rapport du 31 août, et compte tenu de cette activité importante notamment de la part du PC, le Préfet Marion note: »La classe ouvrière, sourdement travaillée par les communistes, fait preuve d’une inertie parfois mélée de quelques hostilités. Les questions de salaire et les difficultés du ravitaillement sont pour beaucoup dans cette attitude »

1er septembre 1943, la 9eme Brigade de Guerrilleros qui compte une centaine de résistants espagnols(immigrés et réfugiés) s’organise militairement sous le commandement de Salvador. Composée essentiellement de communistes, elle compte quelques libertaires et quelques socialistes.

En Septembre 1943, Pierre Delpech (H), responsables clandestins du PC avec Henri Garcia (H) avec qui il fit partie d’un « triangle » de direction et la direction locale du PC reconstitue les FTPF légaux de Decazeville. Malgré l’arrestation d’Henri Garcia il crée une équipe d’une trentaine de résistants. Dans un premier temps il agit à visage découvert avec son propre nom, se fait embaucher dans une usine métallurgique mais repéré par la police il doit passer dans la clandestinité. Le rôle des FTPF légaux était la propagande, la récupération d’armements, les sabotages et la lutte contre les collabos. Ils déposaient des tracts dans les vestiaires des mines et usines. En décembre 43, la police retrouva un tract intitulé « Jeunes Français ne partez pas , rejoignez les FTP ». Les mineurs de fond récupérèrent explosifs et détonateurs subtilisés à la mine mais compte tenu du nombre de sabotages, le procédé s’avéra insuffisant et nécessita l’attaque des poudrières des mines. A partir de mars 1944, leur activité importante était de fournir de la nourriture et divers matériels au maquis d’Ols. (fin mars 44, les FTPF légaux d’Aubin-Cransac, à l’issue d’une expédition chez un grossiste à Marcillac , récupérèrent des produits pharmaceutiques)

En septembre 1943, encore, arrestation du groupe Franc-tireur implanté dans les milieux cheminots par Juliot Simon   « le Caïd » employé à la SNCF à Capdenac – gare. Le premier sabotage a lieu en décembre 42. En septembre 43, en fuite, après les arrestations de 12 membres du groupe, il est arrêté en Maine-et-Loire  et déporté.( groupe –fer » du Bassin avec Cantelaube (H), Alibert, Roche H), Lagarrigue (H), Gibergues (H), Calmels (H)et  R. Bonnafous. Ce groupe eut des contacts avec Claudius-Petit). Octobre 1943 naissance des Forces Unies de la Jeunesse Patriotique (FUJP) fédérant les FUJ, la JC, l’OCM jeune et les jeunes chrétiens.

17 septembre 1943 Révolte des Croates à Villefranche de Rouergue

1943 a été marqué par l’épisode dramatique à Villefranche de Rouergue de la révolte des « Croates » écrasée dans le sang. Le 17 septembre 1943 le détachement Croate en garnison à Villefranche de Rouergue (Le 13eme bataillon de pionnier de la 13e division SS ) composé en majorité de Bosniaques, ou Croates musulmans, et d’un quart de Croates catholiques encadrés par des SS se révolte et se rend maître de la ville pendant quelques heures. Le chef de la révolte était le sous lieutenant Ferid Dzanic et la répression a été menée par l’iman du bataillon Halim Malkoc , avec les Allemands, qui a fait soixante morts. Peu nombreux seront les rebelles qui réussiront à s’échapper et gagner les maquis. Beaucoup plus nombreux seront ceux qui connaîtrons la déportation et le plus souvent la mort dans les camps de Sachsenhausen , Buchenwald ou Neuengame.

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Les allemands enterrent un des leurs à Rodez tué à villefranche lors de la révolte

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(Lire le livre de Louis Erignac : « La révolte des Croates de Villefranche de Rouergue  »

26 septembre : Dessin d’une vingtaine de Croix gammées, au goudron, sur des façades de magasins decazevillois

En octobre 1943 naissance des Forces Unies de La jeunesse Patriotique (FUJP) qui regroupent quatre organisations : Les Forces Unie de la jeunesse (FUJ) pendant du FN pour la jeunesse , les JC (jeunesse Communistes , l’OCM jeune (Organisation civile et militaire des jeunes)et les jeunes Chrétiens combattants. L’activité des FUJP alla de l’activité de propagande, du renseignement , comité anti-déportation, aide au recrutement pour le maquis, collecte d’argent, des faux papiers, de matériel et même action immédiate (coups de mains)

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Jean Fouilhaux (H)était membre du Front Uni de la jeunesse, il participait au sabotage, le 19 janvier 1944, des usines d’hélices Ratier et fut tué par l’explosion de la machine qu’il venait de faire sauter. C’est Raymond Fournier*** (H) qui fut désigné responsable départemental FUJP de l’Aveyron et Remplacé par André Quintard en mars 44. Il existait des comités de base à Decazeville, Firmi, Capdenac, Villefranche. A Capdenac-gare, le comité était animé par une jeune institutrice et Marcel Bruel**

Les consignes étaient pour les comités FUJP le maintien dans les villes
Ne devaient gagner le maquis que les FUJP « brulés ».Ainsi les fils Guillon* de Villefranche de Rouergue furent envoyés au maquis d’Ols et d’autres lycéens sur les indications de Louis Erignac**** gagnèrent le maquis FTP du bois de Couati.
Ainsi,les FUJP furent un réservoir de volontaires pour le maquis.

*Capitaine Guillon gendarme, arrêté par la Gestapo, brutalisé puis déporté à Neuengamme d’où il reviendra très affaibli en juin 1945. ses fils ont gagné le maquis d’Ols. Roger Sully-Guillon, fils cadet du capitaine tombera au combat de Carmaux le 18 juillet 44. **Bruel des jeunesse Agricoles Catholique qu’on retrouvera président de la FNSEA, de 1961 à 1968 et qui habitait à quelques centaines de mètres de l’embuscade de Gelles. ***Raymond Fournier (H), jeune instituteur à Millau fut révoqué en mai 43 . Il rejoignit le Front National en décembre sous le pseudonyme de « Commandant Charles »Responsable régional aux maquis il fut chargé d’implanter des structures FTP dans tout l’Aveyron. Il commandait le troisième bataillon du 81 ème RI qui franchit le Rhin le 4 avril 44 et atteignit Karlruhe le lendemain puis Fribourg et après un mois de violents combats parvint au lac de Constance. Réfractaire à partir du 22 janvier 1944 , il entra dans la clandestinité après avoir retrouvé le contact avec la Résistance (FTPF) grâce à un camarade de classe. Utilisé d’abord comme agent de liaison, il termina la guerre comme responsable départemental des Forces unies de la jeunesse patriotique et des jeunes du Front national. ****Louis Erignac professeur de philosophie au collège de Villefranche-de-Rouergue sous le pseudo de lieutenant Vallès , responsable clandestin du Front uni des jeunesses patriotiques de Villefranche. Il fut l’un des « légaux » du maquis FTP d’Ols et, en 1943-1944 toute sa classe passa du côté de la Résistance. Il participa comme membre du Front national à la désertion de la brigade Croate, épisode qu’il présenta plus tard dans un ouvrage . Membre du Comité local de Libération, il fit partie du conseil municipal provisoire.

Octobre 43, large diffusion dans le bassin ouvrier aveyronnais du journal « Le Réveil des mineurs » appelant les mineurs à refaire l’unité syndicale comme avant 1939 et réduire la production puis le 11 novembre à manifester aux monuments aux morts.

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En automne 1943 naissance de l’unité de guérilleros espagnols dans le Bassin. Ces mineurs espagnols immigrés anciens et des réfugiés politiques arrivés en 1939, très politisés formés socialement et à forte identité collective,originaires des Asturies ou de Guadalaja avaient formé en juin 1942 sous l’impulsion de Fombana un groupe de résistants qui se réunissaient chez Felipe Diaz.En 1943, une centaine de résistants espagnols constitue la neuvième brigade de guérilleros(FTP MOI). Elle est dirigée par le commandant Salvador (H), le commissaire politique Luis José (H) et Juan Frayre . Parmi les nombreuses actions militaires des guérilleros espagnols, sabotages de voies ferrées, de puits de mine, de pylônes électriques HT, aux durs combats de Gelles , Galgans , des Albres, Montbazens etc …aux grèves insurrectionnelles des mineurs de Carmaux, en juillet 1944 il faut relever l’attentat contre le chef de la milice d’Aubin, Bachellerie, le 25-février 1944, et leur participation en août 1944, à la libération d’Albi et presque tous les combats contre les troupes d’occupation.

Début octobre : Installation en Aveyron et Tarn du Directoire régional de Torcatis à Carmaux).

2 octobre : Arrivée de Arthu Fienemann dit « Le Grand Luc » au S.D. de Rodez (Le S.I.P.O-SD, ou Gestapo, installé à la villa Des Roses au 23 de la rue Grandet à Rodez) Fieneman, tortionnaires entre les mains duquel passeront nombre de résistants, morts sous la torture (Alfred Merles, Paul Olivier, Martial Pleinecassagne et tant d’autres). Condamné aux travaux forcés au procès de la Gestapo de Rodez en 1951.

17-19 octobre 43 à Combes, St-Parthem, Aubin, pylônes électriques endommagés

22 octobre : Condamnation dans la Revue du diocèse des « attentats terroristes » commis par « des criminels à la solde de l’étranger »

La revue religieuse de Rodez le 22 octobre 1943

27-28 octobre : Vague d’arrestations et de perquisitions chez les mineurs étrangers de Decazeville à l’origine d’une grève partielle dans les mines d’Aubin et  le Gua (Alvarez Blanco, Frale Jesus,Fontbona José mineurs à Decazeville et Aguado Marco mineur à Cransac pour activité subversives)

Octobre 43, large diffusion dans le bassin ouvrier du journal « Le Réveil des mineurs » appelant les mineurs à refaire l’unité syndicale comme avant 1939 et réduire la production

11 novembre, Vichy interdit les manifestations et fixe la célébration de l’armistice au premier novembre. En réaction, suite à un mot d’ordre distribué par tracts des grèves sont signalées dans le bassin houiller(Sept étrangers à l’origine de ces grèves sont internés par les autorités)

Ce 11 novembre, de nombreuses gerbes sont déposées aux monuments aux morts (A Capdenac ,Decazeville ,Cransac ,etc..)

Une quarantaine de JC sont regroupés dans le bassin houiller regroupés en 7 ou 8 triangles. Seul le responsable de triangle a le contact avec le triangle de direction( Henri Garcia, Simonet..). Ces jeunes à coté de leurs activités de proagande, recrutement, collecte d’argent et de vivre aident les FTP légaux dans la réalisation d’action contre Vichy. Henri Garcia arrété au cours d’une mission sera fusillé le 22 mai 1944. Son successeur au J.C, C.Laurent sera tué aux Hermets le 9 août 1944 avec deux autres J.C lors d’une mission. Le dernier secrétaire clandestin de la J.C du bassin, Eroles qui était aussi le C.E de la 4215 ème Cie du premier Bataillon FTPF de l’Aveyron sera tué lors des combats pour la libération de la poche de Royan.

11 décembre, Important sabotage aux mines d’Aubin dans un atelier et un magasin

23 décembre départ du sinistre préfet Marion nommée en haute Savoie.(Voir les préfets en Aveyron 1938/1944)

Fin de l’année : Arrivée d’Henri Noguères comme chef régional de Franc-Tireur (Capdenac). Son père Louis Noguère (député socialiste)  était installé  à Villefranche et rédigeait des journaux clandestins

Donc, en 1943, malgré répression et arrestations, la résistance s’organise et sabotages et attentats, éliminations de collaborateurs se multiplient. Mais en Aveyron, la réalité de cette résistance entraine la peur et au lieu de considérer leur lutte dans le but de libérer la patrie, cette société anticommuniste, xénophobe y voit le risque d’une guerre en faveur du bolchévisme. La presse locale continue d’exprimer que le salut du pays réside plus que jamais dans la fidélité à Pétain et le retour aux valeurs traditionnelles.

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