Maquis d’Ols-Premier bataillon FTPF de l’Aveyron

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Maquis d’OlS

Monument à Ols-et-Rinhodes | Les monuments aux morts
Plaque à Ols-et-Rinhodes

Au premier semestre 1943, en l’absence de maquis dans l’Aveyron, la Gestapo et les miliciens de Vichy traquent en toute impunité patriotes et jeunes pour le STO, rançonnent les paysans, pillent allègrement les ressources industrielles importantes du bassin houiller.

L’Aveyron et le Tarn formaient la région FTPF D2 dont dépendait le maquis d’Ols.  Les inter- régions D et C (la région FFI R4 avec le Lot mais sans le Tarn) formaient la 3ème subdivision FTPF dont dépendaient les FTPF du Lot Le Comité Militaire régional (C.M.R) était constitué du triangle de direction (Commissaire aux Opérations Régional , Commissaire aux Effectifs Régional, Commissaire Technique Régional.) Début 1944, le CMR D2 pour des raisons d’efficacité, divisa la région D2 en deux sous-secteur :Un sous secteur Tarn et un sous secteur Aveyron dirigé par Perrutel qui s’installa dans la région de Villefranche de Rouergue. Le commandant de sous secteur transmettait les ordres du CMR D2 aux unités FTPF et contrôlait leur exécution.

En août 1943 la région FTPF D2 (L’Aveyron et le Tarn) décide de créer un maquis dans le Bas-Rouergue afin de fournir un lieu d’accueil aux prisonniers politiques de la prison de Villefranche de Rouergue, aux réfractaires du STO, et aux FTPF légaux brulés. Il faut également organiser le réservoir de maquisards de la population ouvrière combative de cet Ouest Aveyron où les objectifs militaires et économiques à saboter ne manquent pas.

Pour choisir son emplacement, François Vittori (H)(Voir en annexe Vittori François-Antoine-Commandant Marc dans « Le Maitron« ), Cantillac »Nino » responsable communiste de la région, et Lambert »Boer » aprés avoir sillonné les causses choisirent le lieu d’implantation : ce fut le village d’Ambeyrac. L’instituteur était François Marty(H), naguère en poste à Saint-Feliu-d’Amont dans les Pyrénées-Orientales. Il avait été muté d’office par Vichy. Il facilita les premières prises de contacts. Puis il fallut consolider le réseau de résistants jusque-là isolés, prévoir hébergements et nourriture. Tout cela fut réalisé en janvier et février 1944. Les premiers hommes hébergés sont ceux du maquis des Lacs obligés de quitter le Millavois à cause des attaques répétées des gendarmes de Millau. Créé par des militants antifascistes italiens, il vit le jour dans la région de Millau. Il avait pour nom Bochetto. Huit hommes d’entre eux, en mars, rejoindrons les rangs du maquis FTPF d’Ols parmis lesquels Cuadros Joseph « Atila », Pereira Jean « Laperouse », Armand Rinaldi « Garibadi »et Raymond Porta « César » ces deux derniers tomberont aux combats de Gelles. Voir La colonne de Wilde en Ouest-Aveyron Combats de Gelles et Villefranche. Puis Gonzalez A « Kellerman », Grimai P « Marat », Pistres « Tintin », Nouxet « Surcouf », enfin un yougoslave, Yvan « Tito » déserteur de l’armée allemande, rescapé de la révolte des Croates à Villefranche de Rouergue.

Dans les semaines suivantes, d’autres résistants arrivent, Marceau Pérutel « Durand » puis Pierre Delpech« Blanchard » alors chefs des FTPF légaux du bassin houiller de Decazeville.

Fin avril, une liste fait apparaitre vingt et un noms, puis début mai arrivent Brigneux puis François Testa, Roger Privat, Pierre Mourino, le 25 mai vingt cinq jeunes de Decazeville.

Le premier mai, François Vittori (H)propose que l’on donne au maquis le nom de Dominique Vincetti, héros des brigades internationales, dirigeant FTPF , tué lors des combats de la libération de la Corse.

Fin mai cette compagnie FTPF (la 4201° Cie) comprend une cinquantaine de maquisards plus les groupes FTPF légaux de Capdenac, Villefranche de Rouergue, Decazeville, Aubin , le maquis des guérilleros espagnols de Salvador (H), le maquis de la MOI (Maurice).

Le PC est à Ambeyrac , les services et le 1er détachement commandés par J.Cuadros -Attila- à Camboulan . Le 2 ème détachement à Salles Courbatier.

Une dizaine de maquisards protègent l’école des cadres (Au printemps 1944 , le Commandant de la 3ème subdivision FTPF décida d’implanter à Camboulan une école de cadre de la subdivision destinée aux chefs de maquis des inter-régions C et D. Des officiers (dont G. DElcamp-“ Greno ”) de l’E.M. de la 3° Subdivision vinrent régulièrement dans le Rouergue au cours du printemps de 1944 pour suivre les travaux de l’Ecole)

Sentis, Georges. Le 1er Bataillon de F.T.P.F. de l’Aveyron (French Edition) (p. 43). FeniXX réédition numérique. Édition du Kindle.

A partir de ce jour, les effectifs vont se renforcer par l’afflux toujours plus nombreux de volontaires. Le 8 juin, arrivée des « évadés » de la prison de Villefranche. Ce sont des maquisards aguerris à forte conscience politique qu’on retrouvera pour certains dans l’encadrement du maquis d’Ols. Louis Odru « Curie » en sera le CE, Michel « Verlaine » assurera la direction de la section transport, Santi l’intendance. Henri Chaze, lui, sera nommé début juillet CER de la région D2. Au même moment. Pierre Cuadros et Fernandez, frère et cousin de J. Cuadros (Attila) rejoignent la 4.201ème Cie . Cette Cie que 7 aviateurs du poste de gué de Villefranche, après avoir déserté, gagnent ce même mois avec leur équipement. LE 25 juin ,une vingtaine de Decazevillois , pour certains FTPF légaux rejoignent Ambeyrac ainsi qu’un groupe eux aussi « légaux » le 11 juillet .Etc ….

Cet afflux de nouveaux combattants venant de tout l’Ouest aveyronnais nécessite la création de nouveaux détachements.

A mi-juillet ,la 4201éme Cie est formée de 5 détachements. Le 1er (CM J Cuadros) fort d’une soixantaine de combattants, cantonné à Camboulan Le 2éme (CM « Soult » , CE « Pomarède  » « Marceau » Installé à Salle Courbatiès, prévenus d’une attaque imminente, il quitte ce lieu pour s’installer à Gelles. Le 3 ème ( CM R.Schilt « Debussy » , CE ,Massenet , CT F.Testas (H) Le 4 ème (CM »Hoche », CE « Garibaldi » , CT « Bocharz » Le 5 ème (CE «Arnaud » , CT Navarro(H) « Euripide » créé avec les FTPF du bassin houiller de Decazeville lors des combats de Carmaux .

C.M (commissaire militaire) , C.E (commissaire aux effectifs) , C.T (commissaire technique )

Le 14 juillet , la 4.201 ème compagnie pouvait mettre en ligne quelques 250 hommes. A ces 250 hommes, il faut ajouter les membres des différents services et les FTPF laissés sur le causse pour garder les camps. Les FTPF légaux de Villefranche avec le maquis du bois de Couati passés au FTPF qui se sont installés dans une ferme à quelque km de Villefranche). Les FTPF légaux de Decazeville qui ont eux aussi rejoint le maquis de « Marc » (Notons que les ralliements s’expliquent par la forte personnalité de « Marc »)

Le QG de la 4.201 Cie (l’EM, les services et un détachement de protection) est installé à Ols-Rhinode.

Le triangle de direction est le suivant:

CM François vittori « Marc »

CE Louis Odru « Curie »

CT »Hoche » ancien détenu de la prison de Villefranche de Rouergue, puis Fabre « Garnier » ancien responsable des FTPF légaux d’Albi et ex-élève de l’école des cadres

CT adjoint, Gustave Fournier « Boileau » (Libéré également de la prison de Villefranche de Rouergue)

Les liaisons entre l’EM et les détachements étaient assurées par des jeunes filles, Laure Déleris « Laurette » D’Ols (qui était également l’assistante sociale et visitait les familles de mauisard pour leur apporter nouvelles et secours matériel. Elles accompagnait « marc » ou « Curie » lorsqu’ils allaient annoncer la mort d’un FTPF à sa famille). Les liasons étaient également assurées par Fernande Genebrière de Foissac et Laure Déleris.

A R.Meyer »Rolland » installé au chateau dAmbeyrac avait en charge les effectifs avec un véritable secrétariat équipé par des réquisition, notamment celle du 16 juin conduite par Raoul Mésones à la mairie et au commissariat d’Aubin.

François-Antoine Vittori a raconté la genèse du maquis dans des mémoires écrites en 1945 et rassemblées dans un opuscule intitulé : « Le Maquis d’Ols » qui fut édité en 2004 par les soins de Louis Odru. (Maison départementale de la résistance d’Aubin)

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Emplacement des maquis d’Ols et Bir-hakein

Premier Bataillon FTPF de l’Aveyron

Après le débarquement, le combat a changé d’aspect. Aux embuscades succèdent des combats en ligne. Il faut donc remplacer les détachements mobiles mais dispersés par des unités puissantes et bien articulées. Le 23 juillet ,le Premier Bataillon de l’Aveyron est ainsi constitué sous les ordres du « Commandant Marc » (François Vittori), devenant ainsi la « Force armée du Rouergue libre »

Le PC du bataillon est à Ols et l ‘Etat-Major du bataillon se compose de : C.M (commissaire militaire) : « Marc » C.E (commissaire aux effectifs)  « Curie » Odru Louis (H) C.T (commissaire technique ; « Jacquard »Tasquet

La 4.201ème compagnie dont le poste de commandement est à Villefranche.
La 4.206ème dont le P.C est à Najac
La 4.209ème dont le PC est à Decazeville
La 4.208 créée début août dont le PC est à Aubin.
La 4.215ème comprenant les détachements d’Aubin ,du Gua ,de Cransac et de Marcillac provisoirement rattachés à l’Etat-Major (E.M) de la 4.201ème compagnie.

Début août , les effectifs du premier bataillon sont évalués à 2500 hommes.

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Le docteur Delpech (H)ex Blanchard, ancien responsable inter-régional FTPF rappelle les précisions suivantes lors du vingtième anniversaire des combats de Gelles « Fin 1943, avant le débarquement, nous étions déjà ici plus de deux mille (31 officiers, 95 sous-officiers,1970 soldats) occupant tout le plateau central entre la route nationale et la vallée du Lot, dans ces villages dont le nom contient tant de souvenir; Ambeyrac, Ols, Rhinode, Camboulan, Foissac, Montsalès, Saint Clair et nos camps avancés de Gelles, Naussac ,Salles-courbatiers et jusqu’à Najac. Ajoutons à cela hommes organisés et encadrés dans leurs villes et villages pour compléter et appuyer les actions des hommes du maquis. Dés après le débarquement allié, nous étions prés de trois mille(33 officiers,150 sous-officiers, 2800 soldats). »

Le libérateur
Début août à l’Imprimerie Salingardes qui éditait le journal collaborationniste « Le Villefranchois » à Villefranche, est imprimé « Le Libérateur » voix du Premier Bataillon de l’Aveyron. En exemple de la main mise du maquis d’Ols dans l’Ouest aveyronnais : Note du secrétaire général de la préfecture à ses supérieurs : « Le 2 août, Mr Salingardes, propriétaire de l’imprimerie du « Narrateur » est venu m’informer que son atelier avait été occupé et ses ouvriers requis par les éléments du maquis/Premier Bataillon de FTPF de l’Aveyron/qui leur a fait imprimer un journal « Le Libérateur » Ne disposant d’aucune force de police, je ne puis que vous aviser de la réquisition de l’imprimerie par le maquis » « Le Libérateur », journal et voix du Bataillon rédigé par des maquisards. Louis Odru (H)en était le rédacteur en chef. Il était distribué aux maquisards et à la population . Pendant la campagne des Vosges, il sera le lien entre « le front » et l’Aveyron . Le 1er Bataillon entretenait des liens très étroits avec les Comités de Libération et diverses associations patriotiques de la région. Il représentait la Force armée au service des Civils. Il faisait office de « forces de l’ordre » en assurant le maintien de l’ordre, en lutte contre le marché noir et contre les miliciens.

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Le premier Bataillon de l’Aveyron à la poursuite des allemands

Les FTPF qui persistent à donner la priorité à la lutte contre le fascisme se déclarent « Armée populaire » et décident de « reconquérir le territoire national et de poursuivre les nazis au-delà du Rhin » Promesse faite par le commandant Marc(François Vittori) en août à Villefranche de Rouergue.

Promesse tenu mais beaucoup de durs combats vont être livrés. Le premier Bataillon de l’Aveyron se restructure et avec la demi-brigade Tarn-Aveyron quitte Rodez les 6 et 7 septembre ,à la poursuite des Allemands toujours présents dans une partie de la France.

Financement

Le maquis au début a réussi à vivre pratiquant du système D, ravitaillé tant bien que mal par les comités locaux du FN, des FUJP etc …au prix de beaucoup d’efforts et de risques considérables. Mais compte tenu de l’augmentation des effectifs et des opérations, il a été nécessaire de passer à la réquisition. Les instructions FTPF étaient de se procurer les fonds dans les caisses publiques. L’état de Vichy devait payer la guerre. Ainsi donc, les postes et les perceptions, les caisses publiques dans leur ensemble, sans oublier les banques devinrent les ressources financières du maquis. Le 29 juin, pendant l’occupation de Decazeville par des centaines de FTP, prés d’un million de Francs sont prélevés au Crédit Lyonnais, à la perception et à la banque Moulinou

Mi-juillet , « Marc » fait le premier prélèvement à la demande du CMR D2 : 1 200 000 Fr à la recette principale et à la perception.

Le 19 juillet, une soixantaine de FTPF fortement armés occupent le central téléphonique de la poste de Villefranche interrompant toutes communications, se font remettre 100 000 Fr par le receveur de la poste, 60 000Fr à la perception et 500 000 Fr à la banque de France, et pénétrant dans le bureau de la recette emportent deux pistolets 6.35.

Le 22 juillet, la 4201ème Cie , rentrant de Carmaux se fait remettre 20 000 Francs à la poste de Villefranche de Rouergue.

Prélèvement de nourriture, d’équipements et de matériels

L’accroissement du maquis d’Ols rendit très difficile leur ravitaillement. Les villageois d’Ambeyrac et la famille Solery à Ols se dépensaient sans compter mais très vite la nourriture et les équipements collectés s’avérèrent insuffisants. Les maquisards réquisitionnèrent alors les aliments nécessaires chez les paysans et les commerçants pour lesquels ils établissaient des bons de réquisition au tarif fixé par l’état major FTPF et honorés à la libération par l’intendance militaire. Le service d’intendance et de réquisition des régions militaires étudiait les dossiers en faisant appel à l’attestation des chefs de maquis. Le maquis récupéra les prises de guerre des allemands (F Vittori notera que si ces actions ont été relativement faciles elles privèrent l’ennemi d’une grande quantité de matériel et surtout montreront le comportement parfait des éléments du maquis d’Ols pendant ces expéditions.)

31 janvier 1944, deux groupes de FTP du Lot de 60 à 80 unités pillent un wagon de riz en gare de Figeac, ils ont cernés la gendarmerie et emmené une voiture, 2 motos 2 side-cars, un vélomoteur, 450l d’essence, 30 literies complètes. Le 7 février 1944, la gendarmerie retrouva la totalité du riz volé , le maquis ayant appris que ce riz était destiné aux enfants de la région.

22/23 mars, cambriolage de l’hôpital militaire de Ste Claire à Villefranche. Récupération de milliers de couvertures, de paires de brodequins, de pantalons, de matériel de campement par une quinzaine de résistants. Ces biens appartenaient à la Wehermacht au titre de prises de guerre.

25 mars, dans la nuit, encore à l’hôpital de Villefranche, vol de matériels prélevés par les allemands qui nécessitèrent deux ou trois camions pour l’enlever.

Les véhicules de ces deux opérations ont été fournis par les FTPF du Lot. Les FTP égaux de Villefranche et Le CFL aidèrent le maquis d’Olt à charger les camions. A la suite de ces deux expéditions à l’hôpital, compte tenu de l’insécurité de ces prises de guerre n’étaient pas en sécurité et les expédièrent en train.

31 mars 1944, 400 maquis attaquent la prison de Figeac défendue par les GMR et emportent une importante quantité d’armes, des équipements et tenues complètes de la garde.

5 avril, sous le commandement de J Cuadros, les FTPF attaquent l’entrepôt de tabac de Villefranche et s’emparent de 150 caartons contenant chacun 13 Kg de cigarettes et tabac.

16 juin, « Lacépède », intendant de la 4201°Cie épaulé par « Drouet », responsable de l’ordinaire organisent une opération de nourriture dans l’usine de la Pava gardée par un détachement de la gendarmerie. Après avoir opposé une vive résistance, les gendarmes ont été désarmés et tenus en respect à laide de mitraillettes. Les FTPF ont emporté 3500 Kg de marchandises.

Le 18 juin, une douzaine de FTPF armés s’emparent de 150 paires de chaussures au magasin Couderc à Decazeville.

Le 22 juin, 80 FTPF attaquent le détachement de GMR qui garde leur cantonnement à Villefranche. Les 9 hommes présents, après quelque résistance se sont vite rendus. Le butin est de deux motos, de tenues complètes, de chaussures, de sept pistolets, de mousquetons ainsi qu’une quarantaine de couvertures.

Le 28 juin 1944, au cours de l’occupation de Decazeville par des centaines de FTPF, plusieurs tonnes de marchandises sont enlevées aux économats du Centre. Outre des conserves et du benzol, les armes du gardien complètent le butin. Le lendemain , 600 kg de poudre, un important stock de sucre et 32000 litres de benzol sont réquisitionnés à Bouran dans un train de marchandises en gare de Fontvernhe. (Le lendemain la presque totalité du sucre fut restitué dans les épiceriesLe 8 juillet, 50 Kg de confiture sont récupérés à l’épicerie en gros Bach à Villefranche.

Le 1er juillet, aux Houillères d’Aubin, les résistants emportent quatre à cinq tonnes de marchandises (vêtements de travail, chaussures, couvertures, denrées alimentaires, fournitures de bureau)

Le 7 juillet, Comte tenu des expédients auxquels les maquis ont recours pour se procurer de la nourriture, le Comité de libération crée une commission de ravitaillement composée de quatre membres (Dont un FN et un FTPF) qui décident que toute saisie devra être faite après autorisation du comité Local de Libération. Tous ceux qui n’observeront pas ces instructions seront dénoncés comme pillard, traduits devant les tribunaux militaires. Son existence semble avoir déplu aux autorités FFI qui la remplacèrent par un intendant militaire désigné unilatéralement.

Le 8 juillet, 50 Kg de confiture sont récupérés par les FTPF d’Ols à l’épicerie en gros Bach à Villefranche.

Le 12 juillet, 60 maquisards portant un brassard tricolore FTPF-FFI, fortement armés de FM, grenades, et mitraillettes, ont prélevé de nombreux vêtementsà une manufacture de Decazeville. A partir de là, la plupart des FTPF de la 4201°Cie sont vétus de bleus de travait et portent un brassard tricolore.

Le 13 juillet, les FTPF d’Ols réquisitionnent 83 douzaines d’oeufs.

Le 20, toujours à Villefranche, ils s’emparent de deux futs de vin au magasin Vernhe, négociant et 74 balles de farine de 100 Kg chacune à Salles Courbatier après voir arraisonné un camion d’un minotier de Villefranche.

Ces « récupération » ne sont pas toujours le fait de résistants mais de vulgaires cambrioleurs qui, par ex. le 17 juin entre par effraction chez un marchand à Cransac et dérobent une cinquantaine de chaussures, la caisse et des objets de valeur. Ces exactions , parfois qualifiées d’actes de résistance et qui peut leur faire tort imposent à la résistance de mettre hors d’état de nuire ces individus.

Les transports

Lucien Michel (H)« Verlaine », un mécano marseillais dirigea la section transport. A partir de juillet, compte tenu de la mobilité opérationnelle nécessaire et le transport de nombreux groupes de résistants, là encore, la réquisition s’avéra nécessaire. Voitures, autobus, camions garnirent le parc automobile ainsi que les outils de l’entretien et de dépannage. Le carburant ne posa aucun problème, l’usine de Benzol de Decazeville était sous le contrôle du Comité de Libération inter-local. La direction de l’usine déposa une plainte pour vol de benzol auprès du commissaire de police : 8800 l pour le 20 juillet, 6 000 l le 21 et 7 000 l les 22/23. Cette importante consommation de carburant correspond en grande partie aux combats de Carmaux dans lesquels le maquis d’Ols fut fortement engagé.

Service sanitaire

Ce service était dirigé par l’infirmier « Gilbert »aidé par Delpech (H)« Blanchard »étudiant en médecine et Commissaire Régional santé D2. Là n’étaient traitées que les maladies bénignes et les les premiers soins aux blessés qui étaient dirigés ensuite vers les hôpitaux de Villefranche ou Decazeville. A Villefranche, le docteur Defayes avait constitué un groupe de résistance parmi le personnel ; y furent soignés clandestinement entre autres Maurice Colonges (H)le 17 juin pour trois blessures occasionnées par des balles de FM lors de l’opération de la PAVA, Marc Lemoine le premier juillet, et Pierre Wolciesczonek le 20 juillet pour blessures par balles. D’autres blessés seront hospitalisés à Decazeville. S. Mourino (H)fut soigné à l’hôpital de Villefranche puis celui des mines de Decazeville. Après le débarquement en Provence, contactés par Delpech, arrivèrent des étudiants en médecine, des médecins (Stern), son adjoint Arnal André (H)« Monteil » qui vient de finir L’ A.M.P et un infirmier Viernes Julien »Jésus » Ajoutons que le service social était assuré par « Laurette » responsable également des FTPF féminins au sein du premier bataillon

Armes et explosifs

Face à un ennemi armé jusqu’aux dents, comment engager des combats avec seulement les quelques armes individuelles récupérées ici ou là. Le maquis d’Olt échangea avec les FTPF du Lot du benzol fabriqué à Decazeville contre des armes. En un premier temps, les maquis FTPF du Lot et le Maquis d’Ols récupéreront les armes par des actions contre les gendarmes et les GMR. Par ex. Le 22 juin à une heure du matin, 60 à 80 maquisards ont attaqué le détachement de GMR à Villefranche et se sont emparés d’une mitrailleuse, de trois FM, de mousquetons, d’une grosse quantité de munitions et de trois camions de matériel divers. Le 3 juillet, les FTP ont attaqué le commissariat de Villefranche et ont récupéré les armes des gardiens présents. Le 10 juillet, 30 maquisards désarment les policiers de Decazeville. Le 11 juillet, le commissariat d’Aubin est cambriolé.

Les parachutages nombreux dans la région n’étaient pas pour les FTPF sauf en quelques circonstances exceptionnelles. Les Gaullistes du BCRA les réservaient aux maquis de « confiance » comme ceux de l’ORA qui attendaient le jour J…). Les alliés, par contre, s’ils portent aux maquis FTPF à forte participation communiste une incontestable méfiance constateront par l’intermédiaire des agents SOE parachutés que ces maquis habitués à la clandestinité, dispersés en petites unités mobiles, efficaces, disciplinées réunissent les critères que les Alliés ont progressivement établis pour l’action maquisarde. Sur le terrain, l’aide qui est apportée aux maquis FTP est largement tributaire des relations entre les agents alliés parachutés et les chefs maquis. Ainsi le commandant Vittori reçoit en juillet, le commandant écossais (Le major Mac Pherson qui équipera également les FTPF du Lot) responsable de la distribution de matériel dans la région. Il lui indique ses effectifs (1000 hommes et seulement 300 armés)et lui communique les rapports d’activité transmis à la subdivision. Etonné par le travail réalisé par le maquis d’Ols dans ces conditions, il repart avec la promesse d’une prochaine dotation d’armes. Le commandant Marc, sceptique, les engagements formulés si souvent et non tenus, recevra effectivement le 21 juillet un premier chargement conséquent d’armes et de munitions : fusils , mitraillettes, fusils-mitrailleurs et mitrailleuses (« Le maquis d’Ols de l’Aveyron au Danube ») Cet armement permettra au maquis d’entreprendre les opérations spectaculaires qui vont suivre notamment aux combats de Carmaux où le 15 juillet 1944, les FTPF de la 4201éme Cie commandée par L. Odru « Curie »occupèrent Cagnac et s’emparèrent à la gendarmerie de 6 révolvers, de 6 mousquetons, de munitions et de casques aprés avoir désarmé le chef de section.

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