Organisations pétainistes en Aveyron

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Légion des anciens combattants.

Légion Française des Combattants | Aiolfi G.b.r.

S’appuyant sur les associations d’anciens combattants de la grande guerre, la « Légion des Anciens Combattants » est créée par la loi du 29 août 1940 et représente les partisans inconditionnels du maréchal Pétain qui lui assigne comme mission de « régénérer la Nation par la vertu de l’exemple du sacrifice de 1914-1918 ». et d’être le meilleur instrument de la révolution nationale . Elle est partout le fer de lance de l’épuration politique qui aboutit au remplacement de centaines de municipalités et bien au delà de ce qu’exigeait la loi du 16 novembre 1940 qui limitait le remaniement aux villes de plus de 2000 habitants.On lui doit des milliers d’enquête sur les personnes qui parfois se sont conclus par des internements emprisonnements et pire. La légion est une imprégnation militariste de la société dont l’armée est le modèle opposé à l’ordre démocratique. Elle est l’expression des droites radicalisées dans les années trente et soucieuses de revanche soit contre le Front populaire, soit contre la république. Les cléricaux réactionnaires y occuperont les positions principales. L’église et les évêque la soutiendra publiquement.

La croix de l’Aveyron 7 septembre 1941
La croix de l’Aveyron 4 mai 1941

La croix de l’Aveyron 4 mai 1941
La croix de l’Aveyron 4 mai 1941 Le maire de Rodez Bonnefous qui, démi à la libération, poursuivra curieusement nombre de mandats de 1946 à 1973.

Dans l’Aveyron, sa composition sociologique vient essentiellement du monde agricole majoritaire, des commerçants et artisans, des professions libérales et écclesiastiques). Pierre Mignonac négociant de Rodez (Conseiller municipal de Rodez, tendance PDF, parti politique français de droite conservatrice à tendance nationaliste fondé le 7 juillet 1936 à la suite de la dissolution des Croix-de-Feu,) est nommé président de l’Union départementale

Le journal de l’Aveyron 13 juillet 1941

En octobre 1940 : 350 sections communales (307 communes en Aveyron) , dans les plus grandes villes, il y a plusieurs sections. L’analyse de la liste des présidents des 305 sections communales de la légion en Aveyron au 31 décembre 1941 permet de constater sans surprise une nette majorité d’anciens combattants de 1914/1918. De nombreux présidents(44 %) occupent des fonctions d’élus. On compte parmi eux 52 maires, 11 adjoints, 72 conseillers municipaux. 41 de l’ensemble sont issus du monde agricole , puis des commerçants et artisans (12,5 %), des membres des professions libérales (Notaires ,avocats ,médecins des esclésiatiques et des militaires. A l’occasion de la fête du 1 er mai 1941 à Decazeville, un rapport note « Pas d’ouvriers, pas de mineurs, une tiédeur suspecte à l’égard de la Légion »(ADA ,11 MC 7 20)

Le 11 févr 1942 Mignonac est remplacé par le colonel Bernon (Colonel de réserve et ardent soutien de l’Etat français, ancien président des croix de feu de Rodez.  Il fut appelé à Vichy pour gérer les Chantiers de Jeunesse après l’arrestation du général de la Porte du Theil . Au cours de l’occupation, la légion perdra l’essentiel de ses adhérents, passant de 16000 à un peu plus de 3000 en 1944.

Service d’ordre légionnaire (SOL)

A l’été 1941 est créé le Service d’ordre légionnaire (SOL) qui est une organisation politique et paramilitaire de choc du régime de Vichy, créé à l’été 1941. Il est le précurseur de la Milice française, créée en janvier 1943. organisation de choc ouverte aux membres de la Légion française des combattants. Ce SOL prône le culte du chef, le rejet de la démocratie, l’antisémitisme, mais aussi la collaboration avec l’occupant bien illustrés par le serment officiel : « […] je jure de lutter contre la démocratie, la lèpre juive et la dissidence gaulliste »Les adhésions de ce SOL seront de quelques 200 en Aveyron. A la libération, dissoute, là encore la Légion des anciens combattant n’a pas été visée par l’épuration judiciaire, trop de gens s’y sont égarés. * La Légion comprend dans le département de l’Aveyron environ 20000 adhérents (note des RG. 14-02-1943. ADA 201 W 73).

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Chantiers de jeunesse

Les chantiers de jeunesse créés par loi du 30 juillet 1940 faisant appel au volontariat deviendront obligatoires à partir de 1941 et étendus à tous les Français de zone libre qui devront accomplir leurs obligations militaires pour 8 mois. Pour de la Porte du Theil qui en est le fondateur et chef il ne suffit pas d’héberger et d’occuper les jeunes recrues , il faut les faire participer activement au « renouveau » de la France du maréchal Pétain. A ce titre , les chantiers de jeunesse ont servi dans leur grande majorité la « révolution nationale » de Pétain , favorisé le STO et , contrairement à une idée répandue par les anciens , n’a fait de la résistance qu’à la marge et servit allégrement à dénoncer les réfractaires et les résistants Pour les aveyronnais ,les camps se situerons principalement dans le Languedoc

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STO

La France de Vichy présente aux yeux de l’ennemi deux intérêts majeurs , sa neutralité bienveillante dans le conflit et sa richesse . C’est le plus grand pays industriel occupé avec une production considérable et une main d’oeuvre hautement qualifiée. Mais plus encore que la production , c’est la main d’oeuvre qui attire le Reich , privé de millions d’hommes qui combattent en Russie. Depuis 1940, et durant toute la guerre, de nombreux volontaires choisissent de partir travailler en Allemagne, que ce soit par idéologie ou , plus souvent , pour les salaires voire la libération de proches prisonniers.
La France de Vichy organise tout d’abord la « relève » (envoi de travailleurs en Allemagne pour « relever » des prisonniers), puis promulgue diverses lois de réquisition avant d’instaurer le S.T.O. (service du travail obligatoire) le 16 février 1943. Avec 600 000 travailleurs dans le cadre du S.T.O. et 200 000 volontaires , la France devient alors l’un des principaux pays contributeurs à l’effort de guerre nazi . Diverses campagnes d’information tentent alors de promouvoir le travail en Allemagne, entretenant délibérément la confusion entre le S.T.O. (impératif) et le volontariat.

Réalisée par Éric Castel en 1943, l’affiche « En travaillant en Allemagne, tu seras l’Ambassadeur de la qualité française » semble s’inscrire dans une telle politique.

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«  le passage de la commission Todt dans le département a soulevé quelques polémiques défavorables à la Collaboration. 36 engagements ont été enregistrés « . (RG Rodez au Préfet 24-09-1942 ADA 201 W 72). Il ne  semble pas que l’opinion publique ait fait de sensibles progrès dans la compréhension de la Relève « . (RG 24-10-1942 ADA 201 W 72 ). 

La relève volontaire est un échec et entraîne la loi du 4 septembre 1942 qui déclare mobilisable tous les hommes âgés de dix-huit à cinquante ans et les femmes célibataires âgées de vingt et un à trente-cinq ans (celles-ci requises pour travailler en France) De nouvelles exigences amènent le gouvernement à instituer le STO , service du travail obligatoire , le 5 février 1943 .Trois classes d’âge sont concernées ,1920 ,21 ,22 et toutes les classes sociales et pas seulement les ouvriers. En Aveyron , c’est autour de 2700 requis qui ont été déportés . Mais malgré les directives officielles et les justifications au départ apportées par l’évêque Challiol , les réfractaires vont se multiplier : En juillet 1943 , 90 % des jeunes désignés pour le STO à Rodez et Millau partent et en novembre à Millau , seuls 2 départs sur 9 convocations. Dès le mois de janvier 1944, le département est invité à fournir 500 nouveaux travailleurs aux chantiers de l’organisation Todt à Bédarieux et à Montpellier . Ce contingent doit être prélevé sur les jeunes agriculteurs des classes 1941 ,1940 et 1939 précédemment dispensés. Au printemps 1944, les fuyards du STO , auxquels il faut ajouter les déserteurs des Chantiers de jeunesse , se comptent par centaines dans le département , malgré une répression féroce . Ils cherchent refuge dans les campagnes et dans les bois où se regroupent des jeunes venus de l’Hérault, de la Haute-Garonne ou du Tarn.

Ce sont malgré tout prés de 2700 travailleurs Aveyronnais qui ont été au service de l’Allemagne hitlérienne. Une partie minoritaire des réfractaires a rejoint la résistance mais le STO a détruit pour beaucoup la popularité de Vichy.

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