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Des communistes
Déjà poursuivis pendant la débâcle et le décret Sérol (On a vu plus haut qu’Edmond Ginestet, maire et conseiller communiste d’Aubin a été destitué le 20 février 1940), les communistes sont au nombre des premières victimes de la répression de Marion. Un arrêté préfectoral contre la propagande communiste de décembre 1940 prévoit l’arrestation et la mise en détention des contrevenants. Malgré la répression, les communistes diffuseront tracts et journaux à Capdenac et dans le Bassin houiller dés début 1940 ce qui entraînera, fin 1939, 1940, pas moins de 40 arrestations dans le seul arrondissement de Villefranche de Rouergue, à Capdenac, Aubin, Decazevillle, Villefranche de Rouergue etc.. pour « propos défaitistes »


Les 5 et 16 décembre 7 communistes sont arrêtés à Cransac. Les jours suivants 15 communistes supplémentaires sont arrêtés à Decazeville et dans le bassin. Parmi ceux-la, Tournier secrétaire du syndicat des mineurs, Palat délégué des mineurs et Marul président de la société de secours des mines . Internés à Montpellier dans les camps à Saint-sulpice* la Pointe dans le Tarn et autres puis déportés en Algérie.





Effectivement, Abert Tournié, en même temps que Marcel Raynal, Louis Palat, Marcel Régis, furent internés dans les camps* de Rivel (Aude), Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), puis déporté en Afrique du Nord dans les terribles camps de Djelfa (mai 1941), Bossuet (1943) et Djirieu-Bourescq. Libérés en octobre 1944
.*Les camp sous le régime de vichy, appelés camp d’internement ou camp de séjour surveillé, existèrent en France dès 1939, donc dès le début de la seconde guerre mondiale sous Daladier.


Le 29 janvier 1941, le premier contingent d’internés arrive à Saint-Sulpice , Il s’agit de 255 communistes transférés du camp de Rivel (Aude) en liquidation. D’autres suivront le 21 février 1941 ; il y a déjà 1047 internés au camp. La majorité des internés, jugés « suspects au point de vue national« , sont des militants ou sympathisants communistes. Vichy veut faire de l’anti-communisme un élément de cohésion. Les responsables politiques et les délégués syndicaux considérés trop dangereux pour l’ordre public , sont envoyés dans des camps en Algérie.
Ce sera le cas d’Edmond Ginestet, maire et conseiller général communiste d’Aubin envoyé et emprisonné en Algérie avec des dizaines de camarades à Djelfa puis à Bossuet . Libéré par les troupes américaines en 1942 il s’adressa dés lors tous les jours à la population française par la voix des ondes sur les antennes de radio-France-Alger qui luttait contre l’occupant dans l’émission « Un travailleur parle à ses camarades »
Des Espagnols Républicains réfugiés
Le racisme et la xénophobie de Vichy se traduit dans le département par l’arrêt des réfugiés espagnol du département en situation irrégulière qui sont dirigés sur les mêmes camps que les communistes (ci-dessus). Les naturalisations accordées par la loi de 1927 sont révisées. (La loi du 22 juillet 1940 (annulée en 1944) pose le principe d’une révision générale des naturalisations accordées depuis 1927. La nationalité française peut être retirée par décret après avis d’une commission dont la composition et le mode de fonctionnement sont fixés par arrêté du Garde des Sceaux.
Les républicains Espagnols ont eu une grande activité résistante dans le département avec notamment dans le Bassin, la neuvième brigade de guérilleros qui participa à toutes les attaques dans la région contre les occupants
Des juifs
L’appareil administratif français a très largement participé à la mise en œuvre des arrestations anti juives opérées en France en 1942. Les mesures ont été prises au sommet . Elles ont été répercutées par la voie hiérarchique. Forts de l’autorité administrative accrue qui leur était accordée, les préfets ont servi de relais aux ordres venus de Vichy. Les arrestations ont dans un premier temps touché les groupes vivant dans la zone sous occupation allemande. En août, ces arrestations ont été étendues à la zone non occupée .
En Aveyron, dans cette société au maréchalisme fort, dès 1941, il existe un antisémitisme profond , ancien et explicite, du moins dans la presse. Le 11 août 1941 l’Union Catholique publiait un article « Qu’est ce qu’un juif »et dans un passage précisait son point de vue : « pas un citoyen conscient des pays civilisés qui ne comprennent pas l’inéluctable nécessité de mettre le juif hors de la communauté nationale lorsqu’il se considère et agit comme un véritable heimatlos » Et Comme pour les espagnols , la loi de 1927 sur les naturalisations est revisitée et les retraits de la nationalité française sont nombreux.
Dans le département, l’histoire des juifs et de la population est trop souvent une sale histoire. Comme pour identifier la résistance et leurs camps, la délation des juifs était indispensable. Les Allemands ne connaissait rien au département et sans l’administration et les délateurs, ils étaient totalement démunis .. Le préfet Marion réitère , début septembre , ses instructions : « Il convient de poursuivre et d’intensifier les opérations de police en cours , de recourir au besoin à des rafles, vérifications… perquisitions…arrestations… Il sera sans doute nécessaire de les renouveler.. . J’attache le plus grand prix à ce que la Gendarmerie et les services de Police redoublent de vigilance et exercent une surveillance de plus en plus stricte sur les Juifs et sur les Juifs étrangers en particulier ».
Sur 900 Juifs recensés dans le département, près de 600 hommes et femmes et 90 enfants furent arrêtés. 370 adultes et 51 enfants iront dans les camps de la mort. 11 seulement en reviendront. Les rafles organisées par une politique d’État efficace se succéderont à partir de 1942 . Août et septembre 1942, janvier, février, mars 43… jusqu’en avril 44, des dizaines de Juifs aveyronnais seront convoyés par les Nazis. .
Voir la rafle des juifs en Aveyron
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