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Après l’invasion de la Pologne le premier septembre 1939, l’ordre de mobilisation est ordonné le lendemain. La France et le Royaume-uni déclarent la guerre à l’Allemagne. On n’est pas en 1914, pas de scène patriotique ni fleur au fusil, la boucherie de 14/18 et les 15000 tués du département sont dans toutes les têtes ( Pertes ramenées à la population : 4,05 % en Aveyron contre 3,29 % au niveau national) Par contre la presse aveyronnaise est enthousiaste « on les aura » comme à la Marne, comme à Verdun. invincible ! l’Union Catholique titre le 23 septembre 1939 : Nous vaincrons!
« (…) On les aura ! Et c’est vrai ! Comme à la Marne, comme à Verdun,
l’Allemand sera vaincu…La tâche de nos soldats, qui est aussi la nôtre, est donc magnifique. C’est vraiment une croisade qu’ils commencent, la croisade de la vraie liberté, de la fraternité chrétienne, la croisade de notre civilisation.(…) »
UnionCatholique, 23/09/39
Elle pronostique une guerre courte, la France est invincible, et pendant 8 mois leur optimisme sera inébranlable s’appuyant sur une désinformation grossière. Les communiqués du grand quartier général déclarent immuablement « rien à signaler-nuit calme» Le petit parisien parle de « vacances Gamelin
» Paul Raynaud le dit et le fait dire « nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts » De surcroît, « le blocus achève la désagrégation économique de l’Allemagne » Maurice Sarraut le directeur de la dépêche et l’homme politique le plus influent de la région se félicitait de la stratégie immobiliste de son ami le général Gamelin





Mais on se garde bien de dire aux Français que ce curieux blocus n’empêche pas les trains de minerai de fer lorrain de gagner l’Allemagne par la ligne Charleville-Givet, ni la compagnie générale transatlantique de transporter la bauxite à Anvers d’où elle gagne Hambourg, ni Gnôme et Rhône de vendre à l’Italie des moteurs d’avion (18000 en 9 mois) rétrocédés à la firme allemande Dornier , etc…

Pour les munichois français qui triomphent, les affaires sont les affaires ! Peu de perturbations dans la vie quotidienne à tel point que s’insinue l’idée pour certains que la guerre va être gagnée sans combattre ! Pendant ce temps, les autorités françaises mènent une autre guerre, pas contre Hitler mais contre les communistes. Prétextant la signature du pacte Germano-Soviétique, travestissant la vérité en assimilant ce traité de non-agression en alliance, Daladier édita le décret-loi du 18 novembre 1939 qui porte son nom mais conçu en fait par le radical Albert Sarraut, frère du directeur de la dépêche, qui permet d’interner sans jugement » les individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique ». Le texte vise en priorité les communistes. Cette mesure, exorbitante du droit sera reprise par Vichy. Le ministre socialiste Sérol fait décréter le 10 avril 1940 : « sont coupables de trahison et par conséquent passibles de la peine de mort les individus qui, dans des cas déterminés, seraient convaincus d’avoir préparé , fourni ou stocké, afin qu’ils soient répandus, les instruments de propagande de la IIIe Internationale communiste« . Dans ce délire anti-communiste, ce reniement de la liberté d’expression et du suffrage universel, les forces réactionnaires, les socialistes et les radicaux firent bloc. (On devait retrouver nombre d’entre eux dans la collaboration à Vichy) Dés les premiers jours de septembre 1939 eurent lieu les premières arrestations, celles de E Abraham à Capdenac et de F Teulier à Viviez pour « Détention de tracts de nature à influencer l’esprit de l’armée et de la population » Ces premières arrestation allaient en entraîner bien d’autres : Plus de 5 500 communistes ont été arrêtés et, pour les uns, déportés en Algérie et libérés par les américains(sic) lors de leur débarquement (Edmond Ginestet) (Les camps d’internement ouverts par Daladier étaient surpeuplés aussi des militants de l’Aveyron et du Tarn furent déportés en Afrique du Nord) et pour les autres restés incarcérés dans des camps où les allemands n’ont eu qu’a se baisser pour mettre la main dessus(Dans l’Ouest Aveyron, on note au moins Quarante communistes arrêtés) .

Régiments de mobilisation aveyronnaise
Le département appartient à la 16ème région militaire de Montpellier. Un nombre important d’aveyronnais sont mobilisés dans le 15ème régiment alpin et le 122ème régiment d’infanterie. (y compris ceux qui sont « montés » à Paris) Deux bataillons du 15ème RIA sont stationnés à Albi et un à Rodez.
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